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Ligue 1: Saint-Etienne ensablé

Un profil de relégable, recrutement raté, entraîneur menacé, critiques des anciens et des politiques qui s'en mêlent: Saint-Etienne (15e) est dans la tourmente à l'heure de recevoir Monaco (3e), vendredi en match avancé de la 18e journée (20h45).

- Les anciens sans concession -

"Une équipe sans résultat, très moyenne, sans mental, qui change d'entraîneur, qui a du mal à faire trois passes consécutives avec trop de joueurs faibles techniquement": les propos de l'ancien défenseur du club (1966-1971), Bernard Bosquier (75 ans) dans la Tribune-Le Progrès le 8 décembre font écho à ceux de son ancien coéquipier, Robert Herbin dans le même quotidien où il tient une chronique hebdomadaire.

Car au-delà de la défense qui prend l'eau (27 buts encaissés dont 18 sur les huit dernières journées), l'attaque est inoffensive. Les deux avant-centres, Loïs Diony, recrue phare du club, et Alexander Søderlund, qui devrait partir cet hiver, n'ont inscrit aucun but.

- Sablé déjà menacé -

Promu en catastrophe le 15 novembre sur le banc après la démission inattendue de l'Espagnol Oscar Garcia, successeur de Christophe Galtier (déc. 2009-2017), Julien Sablé (37 ans), nommé en juin directeur du centre de formation et qui passe son diplôme, semble dépassé.

Son remplacement est déjà envisagé à la trêve si d'aventure les Verts, qui restent sur huit matches sans victoire en Ligue 1, n'arrachaient pas au moins trois points contre Monaco et Guingamp, mercredi.

Les noms de Jean-Louis Gasset, venu au club pour l'assister et palier le fait que Sablé, ancien joueur du club ne dispose pas encore du brevet d'entraîneur professionnel, ou celui de Ghislain Printant (ex-Bastia) sont évoqués.

- Le mercato d'hiver comme pansement -

D'autres changements sont également envisagés dans un club miné par les divisions internes.

David Wantier (44 ans), ancien vendeur de voitures reconverti agent de joueurs au club, consultant depuis 2015 avant d'être nommé au printemps dernier responsable de la cellule de recrutement tout juste créée, pourrait être remis en cause.

Après un recrutement manqué cet été, les Verts comptent sur le mercato d'hiver pour poser "un pansement", selon le terme du directeur sportif, Dominique Rocheteau.

"L'erreur est d'être reparti depuis deux ans avec un recrutement de joueurs ne connaissant pas la Ligue 1, beaucoup d'étrangers. Nous avons onze nationalités. Le temps d'adaptation est plus long, forcément, surtout à Saint-Etienne", reconnaît Rocheteau, un peu tard.

"On va revenir à un recrutement plus francophone et de joueurs connaissant très bien le championnat de France," a-t-il annoncé.

Mais l'ASSE s'appuie souvent sur des joueurs prêtés qui se fondent rarement sur des projets à long terme.

- L'ASSE, enjeu politique -

Mais la crise s'est également déplacée sur le terrain politique où l'AS Saint-Etienne reste un enjeu majeur comme en témoigne les discussions sur la gestion du stade Geoffroy-Guichard.

Le club souhaitait l'acquérir pour une exploitation exclusive, comme c'est le cas à Lyon.

Pas question rétorque la Métropole et son président Gaël Perdriau, qui veulent utiliser l'enceinte de 42.000 places pour d'autres compétitions à venir.

La convention liant les deux parties pour la location du Chaudron a été reconduite mardi jusqu'au 30 juin 2018 "pour étudier les éléments constitutifs de la future convention qui prendrait effet au 1er juillet de la même année".

Ancien maire et président de Saint-Etienne Métropole, Maurice Vincent (LREM) s'inquiète également de la situation du club dont il aimerait voir "améliorer la qualité de la formation et le recrutement, principales défaillances aux yeux de tous".

Il appelle aussi "à préparer le long terme" avec l'évolution de l'actionnariat et la recherche d'investisseurs souhaitant qu'elle soit concluante "si des candidats crédibles existent".

Une solution soutenue par Gaël Perdriau dont les relations avec le président du directoire, Roland Romeyer sont tendues.

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