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Ligue des champions: bricoleur, Jardim doit trouver la solution pour Monaco-Besiktas

Avec un point glané en deux matches de Ligue des champions, le Monaco de Leonardo Jardim, actuellement décevant et déséquilibré dans le jeu, doit battre mardi (20h45) Besiktas, leader du groupe, sous peine d'hypothéquer ses chances de qualification.

La dynamique est cassée. D'abord, il y a les épineux problèmes personnels du président milliardaire du club, Dmitry Rybolovlev, empêtré dans une affaire en Principauté, impliquant notamment son avocate Tetiana Bersheda, et l'ex-ministre de la Justice monégasque, Philippe Narmino.

D'autre part, le club, dauphin d'un PSG à six points devant déjà, va moins bien que cet été sur le plan sportif. Leonardo Jardim n'est toujours pas parvenu à trouver l'équilibre d'équipe qui permettrait à chacun de s'épanouir. Après avoir longtemps fait illusion en août et début septembre, sa formation n'avance plus.

La cassure est intervenue à Nice, le 9 septembre, lors d'une mémorable défaite 4-0, au lendemain de la première trêve internationale. Depuis, Monaco a disputé six matches. Le bilan est médiocre pour une équipe de ce standing: deux victoires, deux nuls, deux défaites. Et les trois dernières sorties sont carrément inquiétantes: deux défaites et un nul.

- 'Deux attaquants' -

Outre la gifle contre Porto (3-0) en Ligue des champions, Monaco s'est fait rejoindre contre Montpellier (1-1), et battre à Lyon (3-2), dans les arrêts de jeu à chaque fois. Quatre points perdus qui horripilent Jardim.

"Ce n'est pas bon de bien travailler et de perdre des points comme ça en fin de match", expliquait-il après Lyon, où il était privé de Falcao et ses 12 buts. A titre de comparaison, la saison dernière, Monaco n'avait jamais laissé passer trois matches consécutifs sans gagner.

Pourtant, alors qu'en début de saison, le technicien portugais gardait systématiquement la même équipe. Il implique désormais tout le monde.

"Les opportunités arrivent, disait-il la semaine dernière. Les joueurs sont là depuis deux ou trois mois maintenant. Je leur avais dit que le calendrier serait plus chargé en octobre, novembre et décembre. En août et septembre, on jouait une fois par semaine. Là, c'est le moment pour Gabriel (Boschilia), Adama (Traoré), Meïté, Kongolo, Ndoram et Keita."

"Je suis déjà passé par des périodes difficiles, relativise Jardim. C'est en revanche difficile pour les joueurs qui arrivent dans le Championnat de France. Il y a un problème de confiance pour rester au niveau de l'exigence du champion de France."

Il a vu à Lyon que, pour certains, la marche est encore élevée. Mais comme à son habitude, il positive. "Nos jeunes joueurs travaillent, comme Adama Traoré, Rony Lopès, Keita Baldé: ils ont livré un match très positif, tout comme (Soualiho) Meïté. C'est important pour le présent et le futur".

Jardim demeure aussi cantonné à un 4-4-2 (qu'il fait parfois varier en 4-4-1-1), avec deux latéraux offensifs et deux milieux excentrés rentrant dans l'axe. "On garde toujours les deux attaquants, ou en 1+1", souligne-t-il. L'idée est que sa star Radamel Falcao s'exprime au mieux.

- Ghezzal et Diakhaby sous pression -

Or, ce système est certainement moins adapté aux joueurs actuels (notamment Youri Tielemans) qu'aux champions de France partis. Benjamin Mendy, à gauche, Bernardo Silva, à droite, et Tiémoué Bakayoko, dans l'axe, le maîtrisaient sur le bout des doigts. Mais Jardim balaie cela d'un revers de main.

S'il reconnait, par exemple, que l'impact physique de Moutinho est moins important que celui de Bakayoko, il précise que l'intelligence du jeu est essentielle et que le Portugais "va toujours au duel".

Et puis, pour Jardim, la période est propice à quelques recadrages. Ainsi, Diakhaby et Rachid Ghezzal sont visés. "Ghezzal, j'ai eu une conversation, un débat avec lui, souligne Jardim. Il est techniquement très fort. Mais il lui manque des choses pour parvenir à un gros niveau. Un joueur avec ses qualités doit faire plus. Nous travaillons là-dessus afin qu'il passe ce cap. Car ce n'est plus un jeune."

Au moment où Monaco devrait monter en puissance, Jardim continue de bricoler afin de trouver les bons réglages. Il fait le funambule entre les certitudes passées et les questions actuelles, mais sans filet.

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