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Ligue des champions: ce qui a changé à la formation depuis le départ de Coman

Il brillera peut-être au Parc des Princes mercredi (20h45), mais pas avec le PSG: parti à l'étranger faute de perspectives à Paris, Kingsley Coman revient en France sous le maillot du Bayern Munich, trois ans après un départ qui a eu des répercussions sur la politique de formation du club parisien.

. Coman, perle rare au milieu des stars

L'émotion de 'Nyto', le président de l'association des "Titis du PSG", qui suit l'actualité de toutes les pépites du centre de formation parisien, reste vive au sujet de Coman: "Un mec comme ça, on en voit un tous les 10 ans!"

"Il a un très bon état d'esprit, avait un an d'avance à l'école, était intelligent. On n'avait pas besoin de lui répéter dix fois les choses pour qu'il intègre", complète Laurent Bonadei, son ancien coach en jeunes aujourd'hui entraîneur de la réserve de l'OGC Nice. "On voyait sa capacité à aller au plus niveau."

La condamnation en septembre de l'attaquant de 21 ans pour violences sur son ex-compagne a d'ailleurs vraiment surpris au Camp des Loges.

Malgré son potentiel, le Parisien de naissance n'a pourtant jamais signé de contrat professionnel avec le PSG. Inquiet pour son temps de jeu au milieu des Zlatan Ibrahimovic ou Javier Pastore, il préfère rejoindre la Juventus Turin à l'été 2014 puis l'Allemagne un an plus tard.

Obligation de résultats immédiats, goût pour les paillettes... Le déficit de joueurs formés au club au sein de l'effectif parisien ne date pas de l'époque qatarie. Dès les années Canal, ils se comptent sur les doigts d'une main et la tendance s'est accélérée avec les recrutements XXL des dernières saisons.

. Changement de politique

Mais pour un club dont les supporters sont très attachés à l'identité francilienne, voir Coman briller sous le maillot bavarois ou sous celui de l'équipe de France (13 sélections, 1 but) reste embarrassant.

Le PSG a beaucoup évolué ces dernières années pour résoudre le problème: il a débauché l'ex-penseur de la formation barcelonaise Carles Romagosa en 2015 pour mettre en place une identité de jeu commune aux équipes de jeunes, offre des conditions de plus en plus confortables et multiplie les contrats professionnels, comme récemment ceux du latéral droit Colin Dagba ou du fils de George Weah, Timothy.

Paris n'a toutefois pas réussi à enrayer totalement la fuite des talents. Cet été, le défenseur Dan-Axel Zagadou a ainsi rejoint le Borussia Dortmund, un an après le départ de Mamadou Doucouré pour Mönchengladbach.

Car le précédent Coman a poussé les clubs européens à flairer les bons coups autour de jeunes Parisiens, par ailleurs plus exposés, notamment via la Youth League de l'UEFA.

Leur représentation dans l'équipe-type du PSG s'améliore toutefois légèrement: Alphonse Areola s'impose doucement dans les buts, Presnel Kimpembe est entré dans la rotation en charnière centrale et Adrien Rabiot est incontesté dans l'entrejeu.

. Importance symbolique... et financière

"Leur stratégie, pour l'instant, c'est de développer leur marque au niveau international, c'est plus facile de le faire avec des joueurs qui ont déjà un nom, analyse encore Laurent Bonadei pour l'AFP. Les dirigeants parisiens ont cet objectif de gagner la Ligue des champions, mais ils n'oublient pas la formation, ont beaucoup investi dans les structures et les moyens humains".

La nouvelle direction sportive, menée par l'influent Antero Henrique, s'est d'ailleurs rapidement emparé de ce dossier sensible. Selon une source proche du PSG, l'équipe féminine a récemment été invitée à ne plus jouer ses matches au Camp des Loges à l'initiative du Portugais "pour libérer de l'espace" aux jeunes et à la formation.

L'ancien joueur et entraîneur emblématique du club, Luis Fernandez, a par ailleurs été nommé directeur sportif du centre de formation avec un objectif prioritaire: "convaincre les jeunes" d'y signer leur premier contrat professionnel.

Deux raisons à cela: symbolique d'abord, pour éviter d'essaimer dans la nature les futurs Coman. Mais aussi économique, car le PSG se prive d'indemnités de transferts en laissant partir des jeunes qui n'ont pas encore signé de contrat pro.

Or, après les folies de l'été pour attirer Neymar ou Kylian Mbappé, Paris doit impérativement équilibrer son bilan financier. Pour ce faire aussi, il aura besoin de sa formation.

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