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Messi en larmes après la défaite de l'Argentine contre le Chili: "Je ne l'avais jamais vu dans un tel état"

Attaquant de poche au palmarès XXL, le lutin argentin Lionel Messi est devenu une légende du football. Mais le conte de fées a sa part de cauchemar, avec des désillusions à la pelle sous le maillot argentin et une retraite internationale surprise, à 29 ans. Dimanche soir, c'est en larmes qu'il a quitté la pelouse...

Cinq ballons d'or, quatre Ligues des champions avec le FC Barcelone, son club depuis 2000, et un CV monstrueux, débordant de titres. Mais malgré cet appétit d'ogre, il reste un gros creux à l'estomac de "la puce": il n'a remporté aucun titre avec son pays, l'Argentine.

Devant une nouvelle désillusion, dimanche soir aux Etats-Unis en finale de la Copa America contre le Chili, encore, comme en 2015, aux tirs au but, encore, il a préféré tirer sa révérence: fini le maillot albiceleste, sous lequel il ne sera jamais Maradona, vainqueur de la Coupe du monde 1986.

A 29 ans, le talentueux buteur du FC Barcelone pourrait pourtant regarder de haut les autres géants de l'histoire du ballon rond: ses cinq couronnes de meilleur joueur de la planète (2009, 2010, 2011, 2012, 2015) le placent au sommet du palmarès, quasiment hors de portée.

"Il est trop fort"

Mais la moisson n'a jamais vraiment commencé pour Messi sous le maillot argentin: incapable de gagner la Coupe du monde, avec cette finale perdue 1-0 contre l'Allemagne en 2014 au Brésil, incapable de remporter la Copa America, la faute aux Chiliens, il n'éclipsera peut-être jamais réellement les icônes comme Pelé, Michel Platini, Johan Cruyff, Marco van Basten ou Diego Maradona, bien sûr, le Dieu vivant argentin.

Quintuple ballon d'or, le natif de Rosario (Argentine) avait pourtant toujours gardé une fraîcheur déconcertante et un appétit intact, malgré les buts, les titres et les records qu'il accumule inlassablement. Jusqu'à dimanche soir, ce tir au but raté, et cette nouvelle finale de Copa America perdue contre le frère ennemi chilien.

Joueur d'exception, Messi a des qualités innées qui font la différence: vitesse, vista, dribbles dévastateurs et finition chirurgicale. "Aucun système défensif ne l'arrête, aucun entraîneur. Il est trop fort", avait résumé au printemps dernier Pep Guardiola, son ex-mentor au Barça. Mais c'était avant cette nouvelle finale contre le Chili, où le meneur de jeu argentin a été parfaitement muselé par Arturo Vidal, le milieu du Bayern Munich.

"Un scénario de cinéma"

Quand la planète football a découvert Messi, elle s'était émue du destin de ce gamin qui avait des problèmes de croissance et qui, selon l'histoire consacrée, avait quitté Rosario à 13 ans pour trouver à Barcelone un club capable de financer son traitement médical. Et de croire à son génie ballon au pied.

Lancé en équipe première en 2004, l'attaquant a décroché quatre Ligues des champions (2006, 2009, 2011, 2015), devenant le joueur le plus titré du club catalan avec Andres Iniesta (28 trophées). Et les records sont tombés, un à un: meilleur buteur du Barça, meilleur buteur de la Liga (312, série en cours), recordman du nombre de buts sur une année civile (96 en 2012, dont 84 avec le Barça), recordman de buts sous le maillot argentin (55), ...

Seul manquera donc à son palmarès un grand trophée avec la sélection argentine, dont il est le capitaine, même si le champion olympique 2008 a atteint les finales du Mondial-2014 et des Copa America 2015 et 2016.

Sa trajectoire triomphale n'a toutefois pas été linéaire: entre 2013 et 2014, il a connu un trou d'air. Les blessures avaient alors accablé cette petite silhouette si éloignée des standards athlétiques (1,69 m, 72 kg) qui fait de lui un joueur à part. Mais "la Puce" avait su rebondir. "La carrière de Leo est comme ça, c'est un scénario de cinéma", avait souligné un jour le sélectionneur argentin Gerardo Martino. "Quand on pense qu'il n'est pas bien, qu'il a des blessures, hop, en deux ou trois minutes... C'est un résumé de toute sa carrière."

Gendre idéal

Parmi les raisons de ce sursaut, il y a l'arrivée au Barça de ses complices Neymar et Luis Suarez, avec qui Messi se régale au sein du spectaculaire trio offensif "MSN". "Nous essayons de nous amuser, c'est le plus important", affirme Messi. Goût du jeu, timidité touchante et sourire enfantin ont valu à l'Argentin une image très positive, à l'opposé du "bling-bling" de son grand rival du Real Madrid Cristiano Ronaldo.

Cela aurait pu changer avec les soupçons de fraude fiscale qui l'ont conduit, avec son père Jorge, devant un tribunal en Espagne. Mais malgré ces démêlés, Messi a su conserver un statut de gendre idéal, en couple avec Antonella, une amie d'enfance, et papa de Thiago (3 ans) et d'un petit Mateo né en septembre. L'aîné des deux bambins commence d'ailleurs à mesurer la stature de son père, comme l'a récemment raconté Messi, tout sourire: "Chaque fois que je pars de la maison, (Thiago) se fâche et me demande: +Papa, tu pars encore faire des buts?+".

Une certitude: il ne "fera" plus de buts sous le maillot de la sélection argentine, après une énième désillusion dimanche soir. "Nous étions tous très anéantis dans le vestiaire, en particulier +Leo+, je ne l'avais jamais vu dans un tel état", a témoigné Sergio Agüero, l'un de ses partenaires lors de cette défaite.

Le gardien Sergio Romero lui "n'imagine pas la sélection sans Messi". "Je crois qu'il a parlé à chaud car nous avons laissé passer une occasion énorme", a-t-il lancé, comme si déjà il appelait la "Puce" à revenir sur sa décision.

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