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Nice: Seri en or

Si Nice est assuré de finir sur le podium, avant même d'aller affronter Toulouse dimanche (15h00) (34e journée de L1), c'est en grande partie grâce à Jean-Michaël Seri: le milieu ivoirien a confirmé sa bonne saison passée avec un printemps 2017 de classe.

Devancé récemment de deux unités par le Marseillais Morgan Sanson, Seri plane très haut au classement des passeurs avec 9 offrandes. Il assortit ces états de service de 6 buts, dont deux réussis face à Nancy (3-1) le week-end dernier.

L'enfant de Grand-Bereby en Côte d'Ivoire, passé par le centre de formation de l'ASEC Abidjan, a bien grandi. Pas sous la toise, mais il y a longtemps que sa taille modeste (1,68 mètre) ne trouble plus personne.

Déjà très en vue dans le Gym de Claude Puel qui le présentait d'ailleurs comme son "spécialiste de la passe cachée", la marque de fabrique de Xavi - l'idole catalane de Seri - il a franchi le palier escompté sans être rassasié.

L’Eléphant (9 sélections, 1 but) est toujours un rouage primordial de ce Nice, assuré à cinq journées du coup de sifflet final de finir sur le podium de Ligue 1, par sa combativité, par sa précision et sa créativité.

"Il est en pleine forme, encore meilleur que d’habitude", s'enthousiasme Vincent Koziello, son voisin de vestiaire et de jeu. Associés dans le cœur du 4-2-3-1 azuréen, les deux Aiglons composent une association soyeuse dans le jeu et hors du rectangle.

Koziello ne lui trouve aucun défaut. "Peut-être son accent alors", s'amuse-t-il, admiratif de l'élégance de son équipier. "Il adore la sape et avant tout le beau jeu avec beaucoup de passes". "S'il est parfois cash dans ses propos, ce n'est jamais par irrespect".

Fan d'athlétisme et du Barça et son "tiki-taka" (passes courtes et mouvement permanent), tout jeune marié à Audrey, il avale surtout des vidéos de foot.

- Une fringale de passes -

Histoire aussi de décortiquer sans concession ses prestations. Car "Micka" Seri parle aussi la langue de son entraîneur Lucien Favre qui loue si souvent "son briseur de lignes".

"Il touche beaucoup de ballons et a déjà un nombre incroyable de passes. Maintenant, s'il se met aussi à marquer...", a lancé le technicien suisse, samedi dernier, après le premier doublé en L1 de son Aiglon.

Mais la grande faim de Seri vise surtout la satisfaction de ses attaquants. "Je suis là pour les faire briller", répète-il depuis son arrivée en 2015 sur la Côte d'Azur.

Naturellement collectif, il avait pris sous son aile, l'été dernier, le défenseur brésilien Dalbert.

"Il m'a beaucoup aidé dans mes premiers pas", se souvient le Sud-Américain. "Il m'avait appris le mot +pâtes+. J'en ai mangé matin, midi et soir pendant une semaine", se rappelle-t-il. Et d'ajouter: "Je le considère comme mon grand frère. Un pro énorme et un cœur comme ça".

Aujourd'hui, Seri, passé au FC Porto (6 mois avec la réserve), puis à Paços de Ferreira (2 saisons), a pris une tout autre dimension. Au point que son profil séduit énormément en Europe et en France, comme l'OM.

Acheté pour environ 700.000 euros par Nice, lui qui a toujours en poche une photo de ses débuts sur terrain vague, pied nus et tenue usée, histoire de chasser les coups de blues, en vaut beaucoup plus.

La clause de valorisation sous seing privé qui agrémente son contrat au Gym (2019) a été portée à 40 millions d’euros.

Relayeur clé de l'équipe et pas disposé à s'endormir sur un podium acquis, Seri clame son "refus de partir pour partir" et dit "se sentir bien à Nice".

De son côté, le président Jean-Pierre Rivère a signifié son désir de le conserver: "Ce serait dommage de ne pas continuer l'aventure ensemble". Les Niçois attendent avec impatience une troisième saison.

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