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Présidence FFF: Rousselot peut-il créer la surprise face à Le Graët?

L'un affiche une sérénité à toute épreuve, l'autre pronostique une élection serrée, "du 51/49 ou 52/48": Noël Le Graët, en poste depuis 2011, et Jacques Rousselot, son plus sérieux rival, s'affrontent samedi pour la présidence de la Fédération française de football (FFF).

"Je suis confiant. Même, très confiant". Le président sortant de la "3F", +NLG+, ancien maire de Guingamp (1995-2008) et fin politicien, fait l'étonné quand on l'interroge sur l'éventualité d'un duel serré avec le président de Nancy.

"Je crois que je connais bien ma carte, et j'ai l'impression que tout va bien", a-t-il assuré dans un entretien à l'AFP, après un tour de France du monde amateur. Et deux jours avant que les quelques 216 grands électeurs (173 représentants des clubs amateurs, 43 représentants des clubs professionnels), réunis en assemblée fédérale à Paris, n'élisent samedi le nouveau comité exécutif de la FFF. L'AG s'ouvre ce vendredi après-midi par la présentation des bilans, notamment financier.

Quatre hommes se sont portés candidats à la présidence de l'instance souveraine du football français, pour les quatre prochaines années. Noël Le Graët, donc, 75 ans mais qui "se sent jeune", a pour lui un solide bilan après cinq ans à la tête de la FFF, entre bons résultats de l'équipe de France finaliste de l'Euro-2016 à domicile, comptes de la Fédération dans le vert, féminisation du football français, et reconduction d'un fructueux contrat d'équipementier avec Nike.

- "Pas suffisamment d'écoute" -

Jacques Rousselot, 67 ans, est un dirigeant reconnu du football français, président d'un club de l'élite, Nancy. Il est loué pour son sérieux, sa gentillesse et sa compétence. Il compte quelques poids lourds du football français parmi ses partisans, comme Jamel Sandjak, président de la ligue d'Ile-de-France, ou Gervais Martel, le président de Lens (L2).

Les deux autres candidats, Eric Thomas, à la tête de l'Association française du football amateur (AFFA), et David Donadei, ancien éducateur à la tête de la liste "un football pour tous", semblent promis à des scores plus confidentiels.

Rousselot, en revanche, croît à un scrutin "très, très serré d'un côté comme de l'autre". "A mon avis, cela sera du 51/49 ou 52/48", a-t-il confié à l'AFP. S'il est élu, il souhaite "un mode de fonctionnement différent" pour la fédération, estimant qu'avec Noël Le Graët à sa tête, "il n'y a peut-être pas suffisamment d'écoute".

La position du Nancéien est toutefois quelque peu brouillée par la genèse de sa candidature: longtemps proche du Guingampais, il a pris ombrage de la volonté de ce dernier de briguer un nouveau mandat, alors qu'il avait initialement songé à passer la main. "Pendant deux ans le président sortant m'avait laissé entendre que je serai son digne successeur", a rembobiné Rousselot.

- Aulas clivant ? -

Le Graët finalement désireux de poursuivre, Rousselot a décidé de le défier. Mais comment se distinguer d'un ancien proche, en étant partie prenante de son bilan?

Jeudi soir, son équipe a publié un communiqué pour inciter les membres de l'Assemblée fédérale "qui soutiennent" Rousselot à "approuver les bilans moraux et financiers" qui leur seront présentés vendredi. Pourquoi? Parce que "MM. Rousselot, Trossat et Muller", tous membres de la liste du premier, sont "membres du Comité exécutif (COMEX, soit le gouvernement du football) sortant" et qu'ils "ont mis un point d’honneur à assumer leur tâche jusqu'au bout avec loyauté".

Le Graët a pour sa part assuré que la présence sur sa propre liste de Jean-Michel Aulas, l'hyperactif président de l'Olympique lyonnais et ambassadeur, à son corps défendant, du "foot business", ne découragerait pas le monde amateur de le soutenir. Verdict des grands électeurs (les amateurs pèsent 63%, les pros 37%) samedi matin.

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