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Rennes-Lille: entre déprime et crise de nerfs

Avant le clasico, le flopico? Si la situation au Losc version Marcelo Bielsa est plus que morose, elle est carrément explosive au Stade Rennais. Rennes-Lille, c'est un match de la peur, samedi à 20h00.

Impossible de connaître les sensations côté breton cette semaine. Le Stade Rennais s'est retranché toute la semaine dans son centre d'entraînement de la Piverdière. Les médias n'ont même pas eu droit à la conférence de presse d'avant-match réglementaire.

Le club espère ainsi échapper à la tempête qui souffle autour de l'entraîneur Christian Gourcuff et du président du club René Ruello. Placés sur un siège éjectable par les médias unanimes lundi, les deux hommes sont toujours en poste.

Jusqu'à quand? Un remaniement, avec l'ancien directeur sportif du Paris SG, Olivier Létang, remplaçant Ruello, et l'arrivée d'un nouvel entraîneur, est toujours dans l'air selon L'Equipe.

Pour un éventuel successeur de Gourcuff, le nom de Christophe Galtier revient toujours avec insistance, de même que ceux de Claude Puel ou de Rémi Garde.

"Je ne vois pas où elle est, la crise. Elle est dans les journaux. Le Stade Rennais se porte bien", a pourtant déclaré, un rien bravache, M. Ruello dans un entretien accordé à la chaîne de télévision locale TVR.

"Si vous ne voulez pas qu'il y ait de crise au Stade Rennais, je vais vous dire: que les journalistes partent en vacances longue durée", a-t-il même ajouté.

Mais les fans rennais ont, eux, déjà perdu patience: ils ont tenté de pénétrer sur la pelouse du Roudourou après une défaite largement méritée contre Guingamp (2-0) le week-end passé. Une triste soirée au cours de laquelle le Stade Rennais dans son ensemble a donné des signes de perte totale de contrôle.

Deux membres de l'encadrement ont été exclus du banc, alors que deux des joueurs les plus expérimentés, censés apporter sérénité et maturité au groupe, ont craqué. Wahbi Khazri a pris un carton rouge pour contestation et Morgan Amalfitano a provoqué un début de bagarre avec le milieu guingampais Moustapha Diallo.

- 'Les difficultés s'accumulent' -

Pour ne rien arranger, le président Ruello a déversé sa colère sur l'arbitre Frank Schneider: "prétentieux entêté et sûr de lui... Comme tous les prétentieux, c'est un imbécile"...

Dire qu'en début de saison Rennes et Lille suscitaient la curiosité des observateurs qui en faisaient des outsiders possibles pour la course à l'Europe.

Mais après neuf journées, ce match met aux prises deux équipes bien malades, qui se suivent au classement - respectivement 15e et 16e - avec 6 points, même si les Nordistes comptent un match de moins, celui interrompu à Amiens après l'effondrement d'une barrière dans les tribunes. Et voilà la deuxième plus mauvaise équipe à domicile opposée à la pire équipe de L1 à l'extérieur.

"Cela fait deux mois que les difficultés s'accumulent et cela affecte l'état d'esprit de tous, des joueurs et moi", reconnaît d'ailleurs l'entraîneur lillois Marcelo Bielsa.

Côté joueurs, on s'efforce pourtant de garder un discours calme et positif. "Dès qu'on arrivera à gagner, tout va rentrer dans l'ordre. L'équipe joue bien et on a des bons joueurs même si pour l'instant les résultats ne suivent pas", assure le milieu Thiago Mendes.

"Mon envie est intacte, mon désir de travailler pour inverser la situation est très fort, martèle Bielsa. Je me lève tous les matins avec le souhait de trouver des solutions qui permettront d'apporter des réponses à nos problèmes. Je me sens soutenu et très bien entouré par toutes les composantes du club et aussi le public".

Christian Gourcuff aimerait pouvoir en dire autant.

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