Accueil Actu

Sepp Blatter, la "pourriture", descendu en flammes par la presse internationale

"Dégage", le titre de Bild en Allemagne sur une photo de Joseph Blatter, le patron de la Fifa, résume crûment jeudi les commentaires de la presse internationale face au séisme du scandale de corruption qui frappe le football mondial.

"Le parrain", poursuivait en pages intérieures le journal le plus lu d'Europe, réclamant sa démission "au nom des millions de fans de football". "Rien ne peut lui être reproché personnellement", relève Bild, "mais couvre-t-il une association criminelle qui, en contrepartie, le maintient au pouvoir ?", demande le journal.

"Les preuves sont accablantes, grâce, essentiellement, à des informateurs. Blatter est en fait à la tête d'un gang de fraudeurs", affirme le tabloïd hollandais De Telegraaf.

"L'homme est extrêmement associé à cette culture de corruption qui a caractérisé l'organe de gouvernance du sport le plus populaire dans le monde", écrit le Sydney Morning Herald en Australie, où le ressentiment demeure vif après l'échec humiliant avec une seule voix à la candidature pour le Mondial de 2022 face au Qatar. Les conditions d'attribution de ce Mondial ainsi que celui de 2018 à la Russie font désormais l'objet d'une enquête du parquet suisse qui a saisi des documents mercredi au siège de la Fifa à Zurich.

"Le général Blatter avance pendant que l'armée de la Fifa se désintègre", titre le quotidien généraliste portugais Publico, tandis que son concurrent Diario de Noticias affirme que "les arrestations à la Fifa ne sont que le début et ne peuvent pas en rester là".

Le Congrès de la Fifa s'ouvre jeudi à Zurich et le président Blatter, 79 ans, entend toujours se faire réélire vendredi pour un cinquième mandat.

"Pourriture" selon l'édito de l'Equipe

"Comment Blatter peut-il survivre ?" est un des titres de la presse anglaise, qui se déchaîne jeudi contre le patron du football mondial après la révélation-déflagration de deux procédures judiciaires concernant la Fifa, une impulsée par la justice américaine et l'autre par la justice suisse, pour corruption présumée à grande échelle.

Les autres Unes du Royaume-Uni sont dans ce ton, avec "Fin du match" ou encore "Le début de la fin" surplombant une photo du Suisse se tenant la tête entre deux mains. En Italie, la Gazzetta dello Sport écrit "Le système Blatter tremble". La France n'est pas en reste, avec "Fifa Nostra", reprenant l'imagerie de l'affiche du film "Le Parrain", pour Libération, tandis que L'Equipe titre sur "Le scandale de trop" avec un éditorial intitulé "Pourriture".

En Autriche, le tabloïd Kronen Zeitung s'interroge : "Blatter sera-t-il le suivant ?", tandis que Österreich juge que "le foot sombre dans les scandales".

Le quotidien Kurier titre "Un sale jeu" et estime que le football "a été kidnappé" par les dirigeants du foot mondial.

"Arnaque dans le foot", dénonce en gros caractères l'un des grands journaux polonais Gazeta Wyborcza, avant d'annoncer "une rafle sans précédent de patrons du football". Quant au quotidien Rzeczpospolita, il brandit "Carton rouge pour la Fifa".

La presse russe plus clémente

La presse suisse n'est pas tendre pour le Valaisan Blatter. "Il doit partir", titre Le Matin sur sa photo occupant toute la Une. "Monsieur Blatter, dégagez", affirme l'éditorial de la Tribune de Genève. "Aujourd'hui, il se pose en initiateur du grand ménage intérieur. Grotesque évidemment", souligne l'éditorial. "Le président de la Fifa a beau dire, ce scandale planétaire ternit de manière définitive sa fin de règne", estime Le Temps. "Même réélu vendredi, le Valaisan restera associé à l'affairisme et à la corruption, deux mamelles qui ont nourri depuis quarante ans sa soif de pouvoir", prévient le quotidien de référence de la presse suisse.

En Italie, pays du "calcio", où le foot est (presque) considéré comme une religion, toute la presse fait sa une sur la Fifa : du "tremblement de terre sur la Fifa de Blatter" (La Repubblica) au "Mondial, 24 ans de pots-de-vin" (Corriere della Sera).

"Le pape Benoît XVI a démissionné, le roi d'Espagne a abdiqué, le président Sarkozy a perdu les élections, Blatter résiste", écrit notamment La Stampa.

Seule la presse officielle russe voit dans cette crise une action des faucons américains qui veulent priver la Russie du Mondial. Ces arrestations de responsables du football mondial suite à une action judiciaire américaine montrent "clairement que les Etats-Unis veulent totalement contrôler la Fifa (...), qui a agi de façon indépendante comme elle le doit", affirme la Rossiskaya Gazeta.

À la une

Sélectionné pour vous