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Sifflé par ses supporters, Gianluigi Donnarumma sort du silence

Donnarumma épisode 2: après une première poussée de fièvre cet été, la question du contrat du jeune gardien de but de l'AC Milan est redevenu brûlante cette semaine, le joueur se retrouvant pris au milieu d'une escalade verbale impliquant son agent, les tifosi, la direction du club et même un ancien chef du gouvernement.

L'affaire a débuté mardi avec un article du Corriere della Sera selon lequel les avocats du joueur et de son agent Mino Raiola auraient écrit au club pour demander l'annulation de la prolongation de contrat validée en juillet. Motif: Donnarumma, âgé de 18 ans, aurait subi des "violences psychologiques" au moment de la signature.

Pour les supporters du club lombard, déjà échaudés par les hésitations de Donnarumma et les manoeuvres de Raiola lors des négociations sur la prolongation, c'en est trop.

Mercredi lors du match de Coupe face au Hellas Vérone, ils ont donc sifflé le joueur à chaque prise de balle, ont scandé "Donnarumma, tas de merde", ou "Gigio, casse-toi" et ont déployé une large banderole sur laquelle on pouvait lire: "Violences morales à 6 millions par an et le recrutement d'un frère parasite ? Maintenant va-t'en, la patience est terminée".

Le frère en question, Antonio (27 ans), était lui assis sur le banc. Il est le troisième gardien du Milan, avec un salaire estimé à un million d'euros par an, soit le 10e plus élevé d'Italie pour un gardien, alors qu'il n'a jamais joué un seul match de Serie A.


"Mauvaise soirée"

Sur le terrain, le plus jeune des Donnarumma, celui qui est l'un des plus grands espoirs du football mondial, est resté impassible. Mais des images télévisées l'ont ensuite montré les yeux rougis, consolé par son capitaine Bonucci et son entraîneur Gattuso.

"Gigio" a gardé le silence jusqu'à jeudi soir et un message posté sur Instagram. "Ca a été une mauvaise soirée et je ne m'y attendais pas. Je n'ai jamais dit ni écrit avoir subi des violences morales (...) Forza Milan".

Une tentative d'apaisement un peu vaine, la machine à polémiques étant déjà lancée, alimentée parfois par des voix inattendues, comme celle de l'ancien chef du gouvernement Enrico Letta. "Je regrette de le dire, mais si j'étais ce soir en Curva à San Siro, je sifflerais Donnarumma", avait-il ainsi tweeté durant la partie.

Mais plus que dans les tribunes, c'est dans les bureaux de Casa Milan que se joue le vraie guerre dont Donnarumma est l'objet, qu'il en soit victime ou complice selon les points de vue. Elle oppose son puissant agent à Massimiliano Mirabelli, le directeur sportif du club, deux hommes qui se détestent.


"Problème personnel"

Mirabelli a dégainé le premier. "On ne va pas se laisser étrangler. Gigio est un garçon formidable qui ne nous a jamais dit vouloir partir. Je crois qu'il y a quelqu'un qui veut organiser quelque chose, mais nous défendrons le Milan", a-t-il déclaré après le fameux match contre Vérone.

"Donnarumma est sous contrat jusqu'en 2021, donc je n'ai rien à dire à Raiola. S'il veut partir, il devra nous supplier. Un jour, Gigio comprendra où est le bien et où le mal. Il y a un certain monsieur qui devient un showman plus qu'autre chose. Ca nous fait rire", a-t-il ajouté.

La réplique de Raiola est arrivée jeudi soir, avec un long communiqué dans lequel il assure que "Mirabelli a un problème personnel" avec lui.

"Il utilise Donnarumma pour m'attaquer. Ces polémiques l'arrangent parce qu'elles détournent l'attention du vrai problème du club: son projet technique", a écrit l'agent de Pogba ou Ibrahimovic.

Au bout du compte, le psychodrame devrait se régler sur le marché des transferts. Si l'annulation de la prolongation du joueur est improbable, son départ en revanche paraît inévitable, en été plutôt qu'en janvier.

Car Donnarumma est l'un des rares joueurs de grande valeur économique au sein de l'effectif du Milan, un club financièrement aux abois.

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