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Corruption à la FIFA: journée brûlante entre réunion de l'UEFA et discours de Blatter

Après la déflagration judiciaire qui a ébranlé la Fifa mercredi, la journée de jeudi à Zurich s'annonce animée, entre une réunion de l'UEFA, opposée à la tenue du Congrès de l'instance et de l'élection présidentielle, alors que Joseph Blatter, candidat à un cinquième mandat, doit faire un discours, très attendu, dans la soirée.

Michel Platini, président de l'UEFA, répète depuis un an que la Fifa a besoin "d'air frais", reprochant à Blatter de s'accrocher au pouvoir par "peur du vide". Les deux actions judiciaires distinctes qui ont visé la Fifa mercredi, sur fond de corruption à grande échelle, ont conduit la Confédération européenne, écœurée par l'image de l'instance suprême, à sortir la grosse artillerie.

Depuis Varsovie, où leur état-major assistait à la finale de l'Europa League, les Européens ont demandé le report du Congrès et de l'élection présidentielle de la Fifa. Il est encore trop tôt pour savoir quelle suite aura cette demande.

Il y a quatre ans, lors de la dernière élection présidentielle, seule la Fédération anglaise s'était opposée à la tenue du vote. Mais les Congressistes avaient donc voté pour la tenue du suffrage au matin du Congrès, écartant la demande de la FA. Mercredi, le président de la FA, Greg Dyke, a demandé à Sepp Blatter de quitter son poste. "Il n'est pas possible de rétablir la confiance en la Fifa si Sepp Blatter est encore là", a-t-il affirmé.

UEFA, bastion anti-Blatter

Jeudi sera une nouvelle journée marquante à Zurich. L'UEFA tiendra sa traditionnelle réunion d'avant Congrès, comme la plupart des Confédérations composant la Fifa le font traditionnellement. Cette année au parfum de scandale sera évidemment particulière.

Il est aussi de tradition que Blatter vienne délivrer son message aux Confédérations dans ce cadre. Le Suisse de 79 ans s'en passera peut-être. Le président en exercice depuis 1998 a déjà fait l'impasse mardi devant l'Océanie, l'Afrique et l'Amérique du Sud. Il est vrai que la journée ne s'y prêtait guère après le tsunami médiatique des descentes de police, dans un luxueux hôtel fréquenté par des responsables de la Fifa et au siège de l'instance, dans deux procédures séparées.

L'année dernière à Sao Paulo, quand Blatter avait rendu visite à la Confédération européenne, il avait été accueilli fraîchement. Le président de la fédération néerlandaise Michael Van Praag avait pris le micro pour lui dire que c'était une mauvaise idée de se représenter et qu'il était responsable de la "mauvaise image" de la Fifa. Van Praag avait même posé cette année sa candidature contre lui, avant de la retirer (comme l'ancien Ballon d'Or Luis Figo) pour se ranger derrière le seul challenger de Blatter, le Prince Ali, un des vice-présidents de la Fifa.

Le Jordanien est d'ailleurs ouvertement soutenu par Platini.

Le poids des mots de Blatter

La veille d'un Congrès, prévu vendredi, jour de l'élection, qu'il soit électif ou non, il est également de tradition que le président de la Fifa s'exprime dans un court discours dans la soirée, avant de lancer la cérémonie d'ouverture et le dîner de gala.

Le Congrès étant maintenu pour l'heure, "Sepp" fera-t-il une allusion au contexte actuel ? Usera-t-il de la métaphore marine trouvée lors de la dernière présidentielle, déjà à Zurich ? Le Suisse s'était comparé au "commandant qui ne peut pas quitter le navire dans une mer agitée".

Sera-t-il question cette fois de se faire réélire sur une promesse d'un grand ménage ? Ce dernier mot a été utilisé par le directeur de la communication de la Fifa, Walter de Gregorio, venu commenter la situation quand les différentes actions judiciaires ont été rendues publiques mercredi.

"Le président Blatter et la Fifa peuvent faire le ménage jusqu'à un certain point, mais après nous avons besoin de l'aide de la justice", a lancé le porte-parole devant une salle bondée.

"Vous n'allez pas me croire, mais tout ce qui se passe, c'est bon pour la Fifa, pas bon pour l'image, pas bon pour la réputation, mais c'est bon pour faire la lumière", a encore ajouté De Gregorio. Mais la Fifa n'aimerait sans doute pas revivre pareille journée.

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