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Fifa: pour Samoura les enquêtes ne doivent "pas mettre en péril" le Mondial-2022

Fatma Samoura, N.2 de la Fifa, espère que les enquêtes judiciaires visant l'attribution des droits médias de plusieurs Coupes du monde au groupe qatari beIN Media ne mettront pas "en péril" la tenue du Mondial-2022 au Qatar, a-t-elle déclaré mardi dans une interview à l'AFP.

Q: Une nouvelle enquête en Suisse vise l'ex-dirigeant de la Fifa Jérôme Valcke et le Qatari Nasser Al-Khelaïfi, PDG de beIN Media et par ailleurs président du Paris SG. En tant que secrétaire générale de la Fifa, êtes-vous préoccupée ?

R: "La Fifa s'est déjà prononcée la semaine dernière lorsqu'il y a eu les auditions de l'ancien secrétaire général (Jérôme Valcke). Nous avons collaboré et continuons de collaborer avec les ministères de la justice des Etats-Unis et également de la Suisse. Comme les enquêtes sont en cours, je ne voudrais pas anticiper sur les résultats de ces enquêtes et donc je ne peux pas me prononcer. C'est vrai qu'à chaque fois qu'il y a des événements qui concernent la Fifa, tout le monde est à l'écoute, mais ça n'empêche pas le +leadership+ (la direction, ndlr) de la Fifa de continuer à avancer et de faire en sorte que ces changements (pour une meilleure gouvernance, ndlr) soient vraiment une réalité."

Q: Ces poursuites judiciaires peuvent-elle menacer la tenue du Mondial-2022 au Qatar ?

R: "J'espère que les enquêtes en cours ne vont pas perturber l'organisation de cette Coupe du monde. Les Coupes du monde, comme vous le savez, ce sont les fleurons des compétitions de la Fifa et on ne peut pas se permettre, maintenant que notre structure devient beaucoup plus crédible, de mettre en péril ces compétitions. Idem pour le Qatar. L'organisation de la compétition leur a été attribuée depuis 2010, bien avant l'arrivée du nouveau +leadership+, et nous faisons en sorte que les conditions idoines soient mises en place pour pouvoir organiser cette compétition dans les meilleures conditions."

Q: La Fifa peut-elle redevenir crédible malgré la répétition des affaires ?

R: "Avant que ces changements puissent se traduire par des résultats concrets au niveau des 211 associations membres de la Fifa, cela prendra du temps. Mais ce que je peux vous affirmer, c'est qu'il y a une volonté ferme et réelle de la Fifa de changer."

Q: On parle beaucoup de réformer le marché des transferts face à l'émergence d'une bulle financière. Quels sont les projets de la Fifa à ce sujet ?

R: "C'est vrai que le mercato de cet été a vu des chiffres records être atteints dans les transferts. (...) La Fifa est en train de voir avec les Ligues professionnelles et les syndicats de joueurs comment on peut avoir beaucoup plus de transparence dans les flux financiers. Nous sommes aussi dans un environnement en Europe où les législations et les lois sont très strictes en matière de liberté des flux financiers. On a besoin aussi des législateurs pour nous appuyer. Il y aura une réunion des parties prenantes du football cette semaine à Zurich et je crois que le sujet sur les transferts sera abordé. La Fifa à elle seule ne peut pas légiférer sur ce domaine mais nous percevons, autant que tout le monde, que c'est quelque chose qui ne devrait pas échapper à la vigilance des acteurs du football."

Q: Parmi les autres réformes en cours, il y a la place du football féminin. Comment lui offrir davantage d'importance par rapport à sa version masculine ?

R: "Aujourd'hui la compétition qui permet de financer les autres compétitions, c'est la Coupe du monde des hommes. L'idée, c'est à travers la nouvelle stratégie de développement du football féminin, que la Coupe du monde des femmes soit un produit spécifique qu'on pourra vendre aux télévisions, aux sponsors commerciaux, et qu'elle devienne un produit à part, pas un sous-produit de la compétition des hommes. Ça va prendre quelques temps, parce que nous avons des contrats signés pendant une période assez longue. (...) Nous profiterons de la Coupe du monde des moins de 20 ans l'année prochaine en Bretagne, mais plus encore de la Coupe du monde des femmes de 2019 en France pour essayer de promouvoir cette compétition et d'en faire une compétition phare qui génère des revenus pour soutenir le développement du football féminin."

Propos recueillis par Kieran CANNING.

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