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24 heures du Mans: après le psychodrame de 2016, Toyota se retrouve à nouveau face à Porsche... et à son destin

Toyota devra conjurer le sort pour battre Porsche et décrocher un succès attendu depuis plus de trente ans lors de la 85e édition des 24 Heures du Mans dont le départ sera donné samedi.

Le souvenir est tenace. L'an passé, l'équipe japonaise touchait son rêve du doigt. Mais, dans ce qui constitue l'une des arrivées les plus dramatiques de l'histoire du circuit de la Sarthe, sa voiture N.5, en tête à six minutes du terme, subissait un problème technique fatal, laissant la marque allemande s'imposer pour la 18e fois, record absolu. "C'est difficile à oublier car nous avions préparé cette course avec beaucoup d'attention et nous étions prêts pour aller chercher cette victoire", confie le pilote nippon Kazuki Nakajima, victime de ce revers et qui sera cette fois au volant de la N.8 aux côtés du Suisse Sébastien Buemi et du Britannique Anthony Davidson.

Alors que la catégorie reine (LMP1) a rétréci par rapport à 2016, avec le retrait d'Audi, Toyota a mis le paquet pour enfin atteindre le Graal en engageant une voiture supplémentaire, avec trois TS050 contre deux Porsche 919, toutes hybrides. "Il y a de la compétition entre deux marques, ce qui est bien, mais j'espère vraiment qu'à l'avenir davantage de constructeurs viendront", souligne Mark Webber, qui officiera comme "Grand Marshall" et lancera la meute des 60 bolides. "On a besoin de ce type de voitures aux avant-postes en terme d'image et d'émotion, donc il est essentiel de trouver comment les conserver", avance l'ancien de Red Bull en F1, à la retraite depuis novembre dernier.

Contrairement à nombre d'autres éditions passées qui furent écrasées par un seul constructeur, le suspense est de mise. Certes les deux premières courses du Championnat du monde d'endurance (WEC), à Silverstone et à Spa, ont été remportées par la Toyota du trio Buemi-Davidson-Nakajima, qui a dominé la journée de test.


Des LMP2 supersoniques

Mais au Mans, le rationnel n'est pas toujours de mise. "Il faut aussi toujours un peu de chance pour vous permettre de gagner ici ", résume Fritz Enzinger, le responsable du projet Porsche LMP1.

Derrière les deux ténors, ByKolles Racing visera une place sur le podium, avec une seule Nissan, non-hybride, en course dans la catégorie des privés du LMP1.

Mercredi et jeudi soir lors des essais libres et qualificatifs de la grande course d'endurance automobile du monde, Toyota est en tout cas favori pour la pole. "Il y a une grande chance qu'ils réalisent un nouveau record du tour", souligne d'ailleurs Neel Jani, vainqueur en 2016 et qui pilotera la Porsche N.1 avec l'Allemand André Lotterer et le Britannique Nick Tandy.

En 2015, le Suisse avait signé le tour le plus rapide de l'histoire du Circuit des 24 Heures, dans sa configuration actuelle (13,629 km), en 3:16.887e. En raison du revêtement refait, plusieurs records de vitesse pourraient tomber. Toyota n'a ainsi pas été le plus rapide en vitesse pure lors de la journée test le 4 juin: avec 341,3 km/h, cet honneur revint à la Dallara de l'équipe Cetilar Villorba, inscrite en LMP2.

Les performances des LMP2, dotées de 100 chevaux de plus mais à la fiabilité incertaine, pourraient créer davantage d'accidents, de nature à geler temporairement la course, notamment lorsqu'elles doubleront les GT (Ferrari, Porsche, Chevrolet, Aston Martin et Ford). "Il faudra faire très attention car c'est comme s'il y avait une trentaine de LMP1", prévient la Britannique Oliver Gavin, dont l'équipe Corvette Racing courra dans la catégorie LMGTE Pro.

Alors que l'Automobile Club de l'Ouest (ACO) attend encore 250.000 spectateurs dans la Sarthe cette semaine, la très forte chaleur annoncée rendra la lutte d'autant plus brûlante, à partir de samedi 15H00 (13H00 GMT).

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