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Les drones chinois, du Tour de France cycliste au Rallye Monte-Carlo

Déjà vus sur le Tour de France cycliste, des drones chinois suivent à distance, à partir de ce Rallye Monte-Carlo, les voitures du Championnat du monde des rallyes (WRC), en respectant des règles de sécurité très strictes.

La chute spectaculaire d'un drone pendant un slalom de Coupe du monde de ski, fin 2015, a parfaitement illustré le danger représenté par ces engins à hélices dont les caméras miniatures permettent de produire des images spectaculaires pendant de grands événements sportifs.

"Les drones, c'est bien, à condition qu'ils restent à distance respectable des voitures", sourit Sébastien Ogier, triple champion du monde des rallyes et skieur émérite, comme Marcel Hirscher. Le slalomeur autrichien a bien failli se faire assommer en direct pendant une course par un drone en chute libre, juste avant Noël, dans la station italienne de Madonna di Campiglio.

"Il y a beaucoup de travail en amont pour obtenir toutes les autorisations de vol, car nous dépendons de la Direction général de l'aviation civile (DGAC)", explique à l'AFP Michael Gisselere, cogérant de FreewayDrone, la société de production chargée de fournir de belles images aériennes à WRC TV, sur les 14 manches du Mondial des rallyes.

Mercredi, pendant la dernière séance d'essais du Monte-Carlo, il y avait plus de 10.000 personnes massées sur les hauteurs de Gap, le long d'une portion de route de 3 km. L'équipe de Freeway a fait décoller deux drones de marque DJI, en respectant l'une des nombreuses conditions de sécurité: trouver un terrain d'envol à plus de 30 mètres du moindre spectateur.

- "Vitesse, précision, émotion" -

Une fois en vol, le drone doit rester "en vue de son pilote, à 100 mètres de distance maximum", et ne pas entrer dans une "bulle de sécurité de 30 mètres au dessus et autour des spectateurs", ajoute le patron de FreewayDrone.

Le pilote dispose d'un écran de contrôle, avec toutes les informations sur le vol en cours, "mais il ne quitte pas son drone des yeux", souligne le chef d'escadrille, qui fournit aussi des images pour l'émission "Des racines et des ailes" (France 3).

Les drones DJI ont été améliorés, en Chine, au fur et à mesure de leurs usages sur des grands événements comme le Tour de France cycliste. Le but est de fournir "des angles inhabituels pour les téléspectateurs du WRC", en disposant d'un "maximum de fiabilité malgré les conditions changeantes", ont expliqué les promoteurs du WRC à l'annoncé de l'accord avec DJI.

L'intérêt est évident en termes de coût, car les seules images aériennes de rallye, jusqu'à maintenant, provenaient d'hélicoptères, avec des restrictions dues aussi à la météo et à l'obscurité.

Un drone concurrent, avec un mètre d'envergure et huit moteurs, capable de voler à 70 km/h et opéré par les frères Neyrac, a servi lors du dernier rallye-raid Dakar.

"Au début, on était quatre opérateurs de drones en France, maintenant on est près de 2.000", souligne Michael Gisselere. La concurrence est rude, donc le partenariat avec le WRC est significatif.

Comme l'explique Martin Brandenburg, le directeur marketing de DJI pour l'Europe, "les principes de base du WRC, vitesse, précision, émotion, sont une combinaison qui correspond parfaitement à nos valeurs de base".

Pour améliorer encore la notoriété, des stands sont prévus dans les parcs d'assistance du WRC, toute l'année, pour faire connaître les drones "made in China" aux fans de rallye férus de technologie et de belles images.

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