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Marc Coma, le Dakar puissance 5

Skieur l'hiver, motard le reste de l'année, sur sa KTM, à travers pistes et dunes du monde entier: l'Espagnol Marc Coma, vainqueur de son 5e Dakar samedi, aime les trajectoires précises, sans forcément être le plus rapide.

Une seule victoire d'étape, sur ce Dakar 2015. Mais la victoire, au bout des 9.200 km de cailloux, de fesh-fesh et de sable, à travers l'Argentine, le Chili et la Bolivie. Le tout sans changer de moteur.

Ce n'est pas pour rien que le Catalan de Avia, six fois champion du monde des rallye-cross, est devenu le pilier du constructeur autrichien, dont les motos sont à son image: solides, sans esbrouffe.

A 38 ans, Coma a gagné tous les rallyes-raids. Mais son épreuve, c'est le Dakar. Celle dont il avait des posters sur les murs de sa chambre d'enfant. Celle pour laquelle il avait les larmes aux yeux à l'arrivée samedi, "fier" de rentrer dans l'histoire. Celle où il est le seul depuis dix ans, avec le Français Cyril Despres, à avoir inscrit son nom en haut de l'affiche.

Cinq victoires chacun pour les ex-coéquipiers et frères ennemis. Mais des tempéraments différents. "Le rival le plus difficile, le plus dangereux, c'est la course… ", déclarait avant le départ le futur vainqueur du Dakar-2015, devant une assemblée de "bleus" venus boire ses paroles.

- Du deux aux quatre roues ? -

Marc Coma est d'abord un travailleur, méticuleux à l'excès. "Chaque jour, à son arrivée au bivouac, son programme est rigoureusement le même", explique à l'AFP le chargé de presse de KTM: "15 minutes avec le chef mécano, l'ingénieur et son mécano personnel, 15-20 minutes maximum avec la presse, 45 minutes de repos, puis il se plonge dans le road-book du lendemain".

Etude détaillée de chaque hectomètre de l'étape, vérification sur Google Earth avec le spécialiste des cartes, pour recouper les informations. Aucun détail n'est négligé. "C'est quelqu'un de très cérébral", témoigne un journaliste espagnol de Marca. Le panache pour le panache, très peu pour lui. La victoire d'étape ne compte pas. L'important: être en tête le dernier jour.

Dès son arrivée sur l'épreuve, en Afrique, en 2002, le jeune Catalan est repéré par KTM. Et il est embauché. Douze ans plus tard, il n'a pas changé de maison.

En compétition sur une moto depuis l'âge de huit ans, Marc Coma se permet cependant de rêver à d'autres horizons. Vers les quatre roues. Un transfert opéré par de nombreux anciens vainqueurs motos: Cyril Despres, mais aussi Stéphane Peterhansel, Nani Roma ou Hubert Auriol, les trois seuls à avoir gagné dans les deux catégories.

"La première question qu'il pose, après sa pause, chaque jour, c'est toujours la même", sourit le journaliste espagnol: "+Qui a gagné chez les voitures ?+".

Alors, 2016, pour un 6e titre moto, ou un transfert en auto ? Marc Coma a évacué la question: "Je vais d'abord profiter de cette 5e victoire".

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