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MotoGP: Marc Marquez, déjà parmi les plus grands

L'Espagnol Marc Marquez (Honda) a décroché son 6e titre de champion du monde, le 4e en MotoGP, dimanche en raison de l'abandon de l'Italien Andrea Dovizioso (Ducati) lors du GP de Valence sur le circuit Ricardo Tormo. Parti en pole, Marquez, âgé de 24 ans, qui n'avait besoin que d'une onzième place pour être sacré, a profité du retrait à cinq tours de l'arrivée de Dovizioso, son dernier concurrent pour le titre, qui devait absolument l'emporter. Le Catalan a été sacré champion en 125cc (2010) puis Moto2 (2012) et MotoGP (2013, 1014, 2016, 2017).

Après avoir décroché sa quatrième couronne dans la catégorie reine du MotoGP, dimanche à Valence (Espagne), à l'issue du dernier Grand Prix de la saison, l'Espagnol Marc Marquez (Honda) a déjà pris place parmi les plus grands de son sport.

Agostini, Rossi et Doohan dans le viseur

Et le meilleur reste sans doute à venir car, à 24 ans, il n'a plus en ligne de mire que les légendes italiennes Giacomo Agostini et Valentino Rossi ainsi que l'Australien Michael Doohan, qui comptent respectivement huit, sept et cinq titres. Titré auparavant en Moto2 et Moto3, Marquez est devenu en 2013 à 20 ans le plus jeune vainqueur d'un GP dans la catégorie reine et le plus jeune champion du monde de l'histoire du MotoGP, effaçant des tablettes l'Américain Freddie Spencer, couronné en 1983.

Le prodige a également battu tous les records de précocité de Rossi. Il a ainsi dépassé les 60 victoires toutes catégories confondues un an plus tôt que lui, et a déjà remporté deux succès de plus que l'Italien avec Honda. Et il a surpassé Jorge Lorenzo, sacré en 2010, 2012 et 2015, relégué à 30 ans chez Ducati. De là remplacer dans le coeur des fans de moto de vitesse le "Doctor", véritable locomotive de la discipline, dont la retraite devrait intervenir avant 2020, il y a encore de la marge.

Une lutte jusqu'au bout

La saison 2017 devait être le théâtre d'une rivalité avec l'Ibère qui monte, Maverick Vinales, 22 ans, nouveau venu chez Yamaha, arbitrée par son équipier Rossi. Mais Marquez a profité d'une Yamaha officielle mal née et en grosse difficulté sous la pluie, pour prendre la mesure des deux hommes malgré les deux victoires inaugurales de Vinales. Et alors que six leaders différents ont dominé le classement, c'est finalement l'Italien Andrea Dovizioso sur sa Ducati qui lui a contesté le titre presque jusqu'au bout. "Ce fut un championnat difficile dans lequel Marc nous a une fois de plus surpris", explique son mentor Emilio Alzamora, qui l'a pris sous son aile en 2003 à l'âge de dix ans. "Il était en position très défavorable en présaison et lors des premières courses, mais il a retourné la situation à force de travail et de sacrifice", juge le champion du monde 125 cc en 1999. "C'est incroyable de voir ce qu'il a fait", souligne-t-il.

Un vrai équilibriste

Ses futures prouesses auront-elles lieu sous le drapeau espagnol ? Natif de Cervera, petite localité à une heure de voiture de Barcelone, le Catalan, fier de sa région, n'a prudemment pas pris position publiquement pour ou contre l'indépendance, appelant seulement à la tenue d'un référendum. S'il prend des précautions sur le plan politique, on ne peut pas dire la même chose de son comportement en piste. "C'est un phénomène", a résumé il y a deux semaines à Sepang le patron de Ducati, Davide Tardozzi, après une nouvelle prouesse digne d'un équilibriste de Marquez, le seul à parvenir à se maintenir au guidon avec une moto à 68 degrés d'inclinaison. "Cela arrive parce que vous êtes en train de pousser et de chercher la limite, mais je fais partie des pilotes qui jusqu'au dernier moment ne lâchent pas leur moto", souligne le pilote Honda, qui s'est encore rattrapé de façon magistrale à Valence à huit tours de l'arrivée.

Un taux d'accident de 63% par week-end

Ses prises de risques répétées ne lui ont pas causé de grave blessure jusqu'à présent, en dépit de très nombreuses chutes. Marquez est en effet le pilote qui tombe le plus, puisque, en cinq saisons de MotoGP, il a un taux d'accident de 63% par week-end. En 2017, il a été éjecté de sa monture à 27 reprises, sans conséquence sérieuse grâce à la chance mais aussi à une condition physique optimale. "J'ai les genoux et les coudes un peu abimés, mais globalement ça va", constate Marquez, 59 kg pour 1,68 m.

Qui pour contester sa suprématie?

A court terme, outre une mauvaise chute, il devra se méfier d'un Vinales forcément revanchard. A moins que son petit frère Alex Marquez, 4e du classement final en Moto2 mais qui pour l'instant n'a pas encore montré le même talent éblouissant, ne vienne lui contester la suprématie espagnole sur le MotoGP, marquée par six titres consécutifs.

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