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Comme le Qatar: la France pointée du doigt pour employer des travailleurs migrants sans papiers sur les chantiers des JO 2024

Après avoir critiqué l'organisation de la Coupe du monde par le Qatar, notamment sur le sort des travailleurs migrants qui sont morts par milliers sur les chantiers selon Amnesty International, voilà que la France se trouve, elle aussi, face à une polémique sur l'organisation des Jeux Olympiques de Paris, en 2024.

C'est un article explosif qu'a publié le journal Libération, ce mardi matin. Une enquête portant sur des ouvriers sans-papiers employés sur les chantiers des Jeux Olympiques de Paris.

"Après avoir critiqué l'organisation de la Coupe du monde par le Qatar, notamment sur le sort des travailleurs migrants qui sont morts par milliers sur les chantiers selon Amnesty International, voilà que la France se trouve, elle aussi, face à une polémique sur l'organisation des Jeux Olympiques de Paris, en 2024", écrivent nos confrères.

Libération a rencontré des travailleurs sans papiers qui sont employés par une entreprise sous-traitante qui travaille sur les chantiers des infrastructures des JO 2024. Ils sont 10 Maliens, tous sans papiers. Parmi eux, il y des manutentionnaires, chargés de porter des sacs de ciment de plusieurs dizaines de kilos sur treize étages. Il y a des bancheurs, spécialisés dans la construction en béton armé. Et puis des hommes à tout faire qui piochent la terre, construisent les murs, font de la maçonnerie… "Le tout pour un peu plus de 80 euros non déclarés par jour, peu importe les conditions météo, et sans jour de congé", rapporte l'article.


Photo aérienne du futur complexe aquatique qui servira pour les JO 2024

Les ouvriers, eux, s'indignent : "On n’a aucun droit. On n’a pas de tenue de chantier, pas de chaussures de sécurité fournies, on ne nous paye pas le pass Navigo (pour les déplacements en transport, ndlr), on n’a pas de visite médicale et même pas de contrat. Si tu tombes malade ou que tu te blesses, le patron te remplace le lendemain", dénonce un dénommé Abdou, pour Libération.

"Les Français ne veulent pas faire ce travail. Sur le chantier, il n’y a presque que des étrangers. Des Pakistanais pour l’électricité, des Arabes pour la plomberie, des Afghans pour la maçonnerie… Les blancs, ce sont ceux qui sont dans les bureaux", fustige Moussa, un autre ouvrier, toujours auprès de nos confrères français.

Interrogé par le média, Bernard Thibault, un membre du comité d’organisation, se défend : "Des JO en France, ça ne s’organise pas comme une Coupe du monde au Qatar". Il reconnaît tout de même que des entreprises peuvent "passer entre les mailles du filet". "Mais on a un dispositif de surveillance un peu plus développé, avec un comité présent sur les chantiers, doté d’une permanence. Ça nous permet de repérer des cas", ajoute-t-il. 

Malgré les belles paroles, Moussa est dégoûté : "Nous sommes sans papiers car la France ne veut pas nous régulariser mais les Jeux olympiques ne pourraient pas se faire sans nous".

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