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Fusion Racing/Stade Français: des clubs sous dépendance

La fusion annoncée entre deux équipes de Rugby, le Racing 92 et le Stade Français met au jour la fragilité structurelle de certains grands clubs de Top 14, dépendants de la générosité de mécènes pour éponger leurs inévitables dettes.

En 2014, avant l'entrée en vigueur du nouveau contrat télé à 70 millions d'euros par an, le déficit cumulé des clubs de Top 14 atteignait un record de 34 millions d'euros dont trois quarts étaient le fait de trois clubs: Le Racing 92, le Stade Français et Castres. Trois pointures du championnat.

"Notamment à cause de la masse salariale, les grands clubs dépensent plus que leurs recettes" (billetterie, sponsoring, produits dérivés), note Christophe Lepetit, économiste du Centre de droit et d'économie du sport (CDES). "Ces déséquilibres d'exploitation structurels, que le foot compense par exemple par les transferts, sont dans le rugby pris en charge par les actionnaires."

- Un modèle économique proche -

Les héritiers de Pierre Fabre (Laboratoire pharmaceutique) à Castres ou encore Mohed Altrad (Échafaudages) à Montpellier, Jacky Lorenzetti (ex propriétaire du Groupe immobilier Foncia) au Racing 92, Thomas Savare (Oberthur, impression fiduciaire) au Stade Français, puisent donc dans leur fortune personnelle pour remettre leurs clubs à flot. Une méthode tolérée par la Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion (DNACG) mais liée au bon vouloir d'un seul homme ou d'un seul groupe.

"Le modèle économique entre les deux clubs franciliens, deux clubs en déficit structurel permanent, est proche, poursuit Christophe Lepetit. La fortune de Savare est réputée plus importante que celle de Lorenzetti mais sa famille est de moins en moins partante pour renflouer le club. Cela peut justifier que l'on cherche à se débarrasser d'un club ou à se rapprocher d'un ennemi."

La fusion des deux équipes professionnelles -les associations supports perdureraient selon les annonces des deux présidents- ne donnerait pas forcément naissance à un club surdimensionné.

Savare et Lorenzetti ont annoncé que le prochain budget ne serait en aucun cas l'addition entre les 27,5 millions du Stade et les 25,5 du Racing annoncés pour la saison en cours. Il devrait surpasser ceux de Clermont (31 M EUR) et Toulouse, le plus gros de Top 14 avec 31,5 M EUR (chiffre d'affaires).

- La Rochelle, Toulouse et Toulon en contre-exemples -

"Les clubs de rugby ne peuvent pas faire n'importe quoi en termes de budget puisqu'ils sont soumis au salary cap et que la masse salariale représente la plus grosse partie de leurs charges", explique Lionel Maltese, professeur associé en management du sport à Kedge business School. En l’occurrence, le plafond salarial du Top 14 se monte à 10,5 millions d'euros, et une rallonge selon le nombre d'internationaux sous contrat.

"Augmenter son budget permettrait à la nouvelle entité d'avoir un équilibre financier moins précaire, d'investir dans des structures marketing, des infrastructures, dans des outils pour optimiser le remplissage des stades", reprend Christophe Lepetit.

Les stades... le point noir pour les deux clubs franciliens qui affichent des affluences médiocres (autour de 60%) et espèrent additionner leurs deux publics à l'avenir. Car la bonne santé financière des clubs semble intimement liée à l'attractivité de leurs stades.

La Rochelle, surprenant leader du Top 14 affiche ainsi des taux de remplissage entre 95 et 100%... et le 12e budget du championnat, à l'équilibre.

A Toulouse, on s'enorgueillit aussi d'être indépendant. "C'est nous qui générons le plus de chiffre d'affaires même si on n'a pas la plus grosse masse salariale. Quand un mécène sort de sa poche 1, 2, 3 ou 5 millions d'euros par an, nous il faut qu'on les génère", estimait fin 2016 Fabien Pelous, directeur sportif du Stade. Confronté à des problèmes de trésorerie, le club a cependant dû ouvrir son capital et en céder 10% à Fiducial en 2014.

Autre contre-exemple, le Racing Club de Toulon est devenu un club prospère sous la présidence d'un mécène, Mourad Boudjellal. Mais le patron du club varois est sorti du modèle du mécénat en créant une "économie réelle", selon ses propres termes. Il génère aujourd'hui des bénéfices grâce aux produits dérivés et une affluence solide dans une région où le RCT représente le principal attrait sportif. Ce qui est loin d'être le cas de l'Ile-de-France.

"Augmenter son budget permettrait à la nouvelle entité d'avoir un équilibre financier moins précaire, d'investir dans des structures marketing, des infrastructures, dans des outils pour optimiser le remplissage des stades", reprend Christophe Lepetit.

Les stades... le point noir pour les deux clubs franciliens qui affichent des affluences médiocres (autour de 60%) et espèrent additionner leurs deux publics à l'avenir. Car la bonne santé financière des clubs semble intimement liée à l'attractivité de leurs stades.

La Rochelle, surprenant leader du Top 14 affiche ainsi des taux de remplissage entre 95 et 100%... et le 12e budget du championnat, à l'équilibre.

A Toulouse, on s'enorgueillit aussi d'être indépendant. "C'est nous qui générons le plus de chiffre d'affaires même si on n'a pas la plus grosse masse salariale. Quand un mécène sort de sa poche 1, 2, 3 ou 5 millions d'euros par an, nous il faut qu'on les génère", estimait fin 2016 Fabien Pelous, directeur sportif du Stade. Confronté à des problèmes de trésorerie, le club a cependant dû ouvrir son capital et en céder 10% à Fiducial en 2014.

Autre contre-exemple, le Racing Club de Toulon est devenu un club prospère sous la présidence d'un mécène, Mourad Boudjellal. Mais le patron du club varois est sorti du modèle du mécénat en créant une "économie réelle", selon ses propres termes. Il génère aujourd'hui des bénéfices grâce aux produits dérivés et une affluence solide dans une région où le RCT représente le principal attrait sportif. Ce qui est loin d'être le cas de l'Ile-de-France.

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