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Gymnastique artistique: retour chargé en émotion pour Aït Saïd, un an après sa blessure choc

C'est un retour rempli d'émotions : plus d'un an après sa double fracture à la jambe devenue une des images marquantes des JO-2016, le gymnaste Samir Aït Saïd a renoué avec la compétition avec succès lors de l'étape de Coupe du monde par agrès, samedi à Paris-Bercy.

Le gymnaste de 27 ans a même fait d'une pierre deux coups. Présélectionné pour les Championnats du monde à Montréal dans quinze jours (2-8 octobre), son envol vers le Québec était conditionné à la réalisation d'un score de 14,900. Contrat rempli dès les qualifications : c'est exactement la note qu'il a obtenu samedi.

Quelques instants après avoir lâché ses anneaux, celui qui est désormais installé à Antibes, les yeux brillants, ne cachait pas son émotion.

"J'en ai encore du mal à trouver mes mots, a avoué Aït Saïd. Je suis vraiment très, très heureux de revenir ici, à Bercy."

"Ma place en finale (dimanche) est assurée, ma place aux Championnats du monde est assurée. Ca y est, on m'a demandé de prouver et j'ai fait ce que j'avais à faire", s'est-il félicité.

Il y a treize mois, les images de son effrayante blessure - double fracture ouverte tibia péroné à la jambe gauche - à la réception d'un saut sur les tapis de Rio avaient fait grimacer les spectateurs avant de faire le tour du monde.

Elle a coûté au champion d'Europe 2013 des anneaux des mois de rééducation et de réathlétisation, menées de front avec ses études de kiné. Ce n'est qu'une fois son diplôme en poche qu'il a repris l'entraînement, début juillet, et y a jeté toutes ses forces.

- 'Je reviens de très loin' -

"Je suis fier de moi, fier du travail effectué ces deux derniers mois. Je reviens de très, très loin", a souligné Aït Saïd.

"Avec mon entraîneur, on s'est arraché. Et je souhaite de tout mon cœur que ça paie", a-t-il ajouté.

Accueilli par une ovation du public parisien, son premier mouvement depuis Rio n'a peut-être pas été parfait, à l'image de ce pas en arrière à la réception, mais Aït Saïd n'a commis aucune erreur majeure.

Seul l'intouchable Grec Eleftherios Petrounias, champion olympique, du monde et d'Europe en titre, l'a devancé en qualifications (15,450).

"Il reste des choses à peaufiner. Je sentais des petits flottements au niveau de mon bassin, a-t-il décrypté. Mais c'est juste un travail de gainage qui me manque encore. La force, je l'avais. Croyez-moi, je vais continuer à travailler ça pour les Championnats du monde."

A deux semaines des Mondiaux-2017, le temps est compté mais Aït Saïd compte bien l'utiliser à bon escient : "Je veux aller aux Championnats du monde pour quelque chose et je vais travailler pour".

D'autres Français se sont distingués devant le public parisien : notamment Cyril Tommasone au cheval d'arçons (15,250), la jeune Coline Devillard, championne d'Europe en titre, au saut (14,150), Marine Boyer à la poutre (14,250), ou encore Mélanie de Jesus dos Santos aux barres asymétriques (14,100), tous qualifiés pour les finales de dimanche.

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