Accueil Actu

Ligue de diamant: Lavillenie n'en fait pas une maladie

A peine remis de ses émotions des Mondiaux et de sa médaille de bronze, le recordman du monde du saut à la perche (6,16 m) Renaud Lavillenie, boulimique de trophées, part à la quête d'un 8e titre en finale de la Ligue de diamant, jeudi à Zurich, mais n'en fait pas, pour une fois, une obsession.

Ne lui parlez surtout pas de "revanche". Malgré ses retrouvailles au Letzigrund avec son bourreau des Championnats du monde à Londres, l'Américain Sam Kendricks, Lavillenie est arrivé en Suisse avant tout pour "bien sauter" et "se faire plaisir".

Le point d'orgue de la saison est déjà passé et le Français sait bien qu'une victoire en terre helvète n'effacera pas son nouvel échec dans l'obtention d'un sacre mondial, le seul qui manque à son prestigieux palmarès. Il aborde donc le dénouement de la Ligue de diamant sans pression, avec juste l'objectif de clore sur une bonne note un exercice rendu compliqué par des blessures (cuisse, dos) et les séquelles d'un accident de moto, révélé dans un entretien à L'Equipe au lendemain des Mondiaux.

- 'Bataille contre moi-même' -

"Cela peut toujours être plaisant de se dire qu'on a battu le mec le plus régulier de la saison, Sam Kendricks, mais le plus important c'est d'être capable de sauter et de profiter des bonnes conditions, a-t-il estimé mercredi. C'est la fin de saison et le plus important c'était Londres. Cette année, ça a été surtout une grosse bataille contre moi-même pour arriver à retrouver un niveau correct et faire partie des meilleurs malgré mes difficultés. C'est ce dont je suis très très content."

"Qu'il gagne ou qu'il ne gagne pas, ça ne changera pas la saison, a de son côté expliqué à l'AFP son entraîneur Philippe d'Encausse. Cela ne revêt pas une grande importance. Mais si tout est dans l'ordre, il sera en état de batailler. Le seul truc sur lequel on n'est pas sûr, c'est l'état de son dos parce que depuis les Championnats du monde, ça a tendance à s'aggraver. Son dos, c'est l'inconnue du moment mais en terme de motivation et de forme physique, ça va, il n'y a pas de soucis."

Lavillenie (30 ans) veut croire que ses malheurs de 2017 sont derrière lui: au vu des circonstances et de sa préparation tronquée, sa 3e place aux Championnats du monde (5e médaille en 5 éditions) a d'ailleurs des allures de soulagement et il a tout de suite enchaîné le 15 août avec le meeting de Varsovie, où il a battu sa meilleure performance de l'année (5,91 m). Et même s'il ne goûte guère le changement de formule de la Ligue de diamant, où tous les compteurs sont désormais remis à zéro pour les finales, son absence de régularité cette saison pourrait paradoxalement lui profiter à Zurich.

- Reconquête -

Mais au-delà de cette Ligue de diamant 2017, Lavillenie et son clan commencent déjà à poser les bases de la reconquête pour l'année prochaine. Autant sa défaite aux JO-2016, avec la polémique sur les sifflets du public de Rio, avait préfiguré ses malheurs de 2017, autant le Français espère pouvoir attaquer l'exercice suivant dans un tout autre contexte.

"L'idée c'est de prendre le temps de se reposer. Après Rio, il y avait eu une vraie lassitude et une fatigue nerveuse considérable. Là, tout le monde est motivé pour faire un hiver sympa", détaille Philippe d'Encausse.

Tutoyer de nouveau la barre symbolique des 6 m, non franchie depuis 2016, voire son record du monde, fait clairement partie du programme.

"S'il arrive à s'entraîner comme il faut et qu'il est épargné par les pépins, on peut penser que c'est envisageable. Un record du monde, ça ne se planifie pas mais s'en approcher et essayer de le tenter, c'est possible. Avec un entraînement et une saison normaux, il refera en tour cas 6 m sans problème", affirme son entraîneur.

kn/ps

À la une

Sélectionné pour vous