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Lutte antidopage: Romain Barnier plaide sa bonne foi pour éviter une suspension gênante

L'entraîneur marseillais de natation Romain Barnier a tenté mercredi de plaider sa bonne foi devant le Conseil d'Etat, auquel il a demandé de revenir sur sa suspension de six mois pour infraction aux règles antidopage lors d'un contrôle inopiné.

Le juge des référés, chargé des procédures d'urgence, rendra sa décision vendredi, avec un enjeu lourd pour le manageur emblématique du Cercle des nageurs de Marseille, qui était en lice pour le poste de Directeur technique national (DTN) de la natation française.

Mais celui-ci a été attribué plus tard mercredi à Julien Issoulié, officiellement nommé DTN par la ministre des Sports Laura Flessel. L'ex-directeur du water-polo succède donc à Jacques Favre à ce poste, après 4 mois d'intérim assurés par Laurent Guivarc'h.

Barnier, ancien entraîneur en chef des Bleus aux JO de Rio, a été sanctionné le 6 juillet par le collège de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) pour s'être opposé à un contrôle inopiné sur certaines de ses nageuses lors d'un entraînement, en octobre 2016. L'AFLD s'était autosaisie alors que la Fédération française de natation (FFN) avait choisi en février de ne pas sanctionner l'entraîneur.

Aux yeux de Barnier, à qui la sanction a été notifiée au tout début du mois d'août, les choses sont plus complexes. "A aucun moment je ne me serais opposé à un contrôle" si la demande des préleveurs sur place avait été plus ferme, a-t-il assuré lors de l'audience devant la plus haute juridiction administrative.

- Séance chez l'ostéopathe -

D'après son récit, ce jour-là, il explique aux agents qu'un tel contrôle risque de faire manquer à l'une de ses athlètes "une séance d'ostéopathie importante à deux semaines d'une échéance de sélection pour les Mondiaux".

"J'ai cherché une solution alternative, je n'ai pas refusé le contrôle", a-t-il assuré. Et son avocat au Conseil d'Etat, Me François Molinié, d'ajouter: "à aucun moment les deux préleveurs n'ont cherché à entrer en contact" directement avec les athlètes.

D'après Romain Barnier, un agent de l'AFLD lui propose alors d'établir un rapport, qu'il accepte de signer. Rapport qui mentionne son refus.

"Pourquoi le signez-vous ?", lui a demandé le juge des référés, Thierry Tuot, ajoutant: "Avouez que c'est embêtant comme mention..."

De son côté, un représentant de l'AFLD a rappelé une règle basique: "par principe, les contrôles sont inopinés, il en va de l'efficacité de la lutte antidopage".

Mais Romain Barnier a aussi fait valoir "l'impact" pour son club et pour ses nageurs de la sanction, qui lui "interdit de participer, directement ou indirectement, pendant six mois, à l'organisation et au déroulement des compétitions et manifestations sportives autorisées ou organisées par la Fédération française de natation ainsi qu'aux entraînements y préparant".

Agé de 41 ans, Romain Barnier est l'un des entraîneurs les plus titrés de la natation. Florent Manaudou, Fabien Gilot, Frédérick Bousquet ou encore Camille Lacourt et Mehdy Metella, tous deux médaillés aux Mondiaux de Budapest en juillet, ont notamment été sous ses ordres au Cercle des nageurs de Marseille.

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