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Natation: coup d'arrêt pour Pothain aux Championnats de France, coup dur pour le clan tricolore

Après le 400 m, le 200 m: en 48 heures, Jordan Pothain, attendu comme un des nouveaux fers de lance d'une natation française en pleine mutation, a calé coup sur coup dans les deux courses individuelles qu'il espérait nager aux Mondiaux-2017 à Budapest (23-30 juillet).

Mardi, dans le bassin de Schiltigheim où se déroulent les Championnats de France, le Grenoblois âgé de 23 ans avait échoué à plus de deux secondes et demie du temps qualificatif sur 400 m, pourtant sa distance de prédilection, dont il avait été finaliste olympique à Rio l'été dernier.

Rebelote mercredi sur 200 mètres : il manque cette fois une seconde et demie (1:48.66 pour 1:47.15 exigé) à l'élève de Guy La Rocca. Même battu par Jonathan Atsu, sacré champion de France (1:48.15).

"C'est une grosse déception. C'est très loin de ce qui était attendu de moi pour aller chercher le ticket pour Budapest. J'étais la tête d'affiche, le mec qui explose tout depuis deux ans... Mes deux objectifs individuels sont écoulés en deux jours, ça a été vite", a reconnu Pothain.

"Je n'ai pas réussi à emmener mon corps aussi loin que ma tête aurait voulu", a-t-il avancé, soulignant qu'il avait été affaibli par une mononucléose au printemps 2016, "une étape (qu'il a) passée sous silence".

- "Une déception, pas une déchirure" -

C'est une évidence: Pothain a besoin de repos, lui qui a vécu les deux dernières années pied au plancher, connaissant une explosion éclair: première sélection en équipe de France avec le relais 4x200 m aux Mondiaux-2015, premiers jeux Olympiques et première finale (8e du 400 m) un an plus tard, et qui n'a soufflé qu'une dizaine de jours après Rio.

"Peut-être qu'on vient de se rendre compte que +performer+ et se reposer, ça va ensemble", a estimé La Rocca.

"L'année dernière, ça a été une course, c'était l'année à ne pas rater, il les voulait ces Jeux, c'était un rêve de gamin, on y est allé très vite et peut-être qu'on n'a pas assez savouré ce qui s'est passé. Il aurait fallu peut-être qu'on se pose, qu'on aille boire un coup, qu'on se fasse un resto, qu'on le fête: une finale olympique avec un tel niveau de progression, c'est déjà super !", a-t-il expliqué.

"Il le fallait peut-être ce petit coup de frein", a jugé l'entraîneur. "C'est une déception, pas une déchirure. On pense à Tokyo. On a dérapé mais on n'est pas sorti de route."

Les JO-2020, "je n'ai que ça dans ma tête, c'est ce qui m'anime tous les jours", a martelé Pothain.

Son dernier espoir de s'envoler vers Budapest passe désormais par le relais 4x100 m, dont il essaiera de devenir le quatrième homme vendredi.

- Pas de relais 4x200 m -

"On a envie que les minima soient respectés, on n'a pas envie d'avoir de passe-droits, c'est ce qui va nous pousser vers le haut", insiste La Rocca.

Ce coup d'arrêt pour le nageur à la trajectoire jusque-là fulgurante est également un coup dur pour la natation tricolore, qui se voit privée, au moins en individuel, d'une de ses étoiles montantes, alors que sa génération dorée s'est largement effacée après Rio.

Dans le bassin alsacien, la journée de mercredi n'est pas venue grossir les rangs des qualifiés pour les Mondiaux-2017. Même si les Marseillais Théo Bussière (1:00.62), sur 100 m brasse, et Béryl Gastaldello (28.21), sur 50 m dos, ne sont pas passés très loin.

Aucun nageur n'étant qualifié sur 200 m nage libre en individuel, il n'y aura pas de relais 4x200 m messieurs dans la capitale hongroise, selon les règles fixées par la Fédération française de natation. Symptomatique alors qu'on dit souvent qu'il est un baromètre de la santé d'une nation.

La seule passée sous les minima mercredi est finalement Aurélie Muller, dans le 1500 m. Record personnel (16:24.34) à la clé pour son incursion en bassin. Mais à Budapest, c'est aux épreuves d'eau libre que la championne du monde en titre du 10 km se consacrera.

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