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Record tour du monde: cinq jours d'avance à l'équateur pour Gabart

Incroyable ! François Gabart (Macif) n'est plus qu'à quelques jours d'un nouveau record du tour du monde en solitaire à la voile après avoir porté dimanche son avance à 5 jours au passage de l'équateur.

A ce rythme-là, Gabart, âgé de 34 ans, pourrait boucler sa circumnavigation entre les 17 et 19 décembre et couper la ligne au large d'Ouessant au bout de 43 à 45 jours de mer. Et dire qu'il ne s'agit que de sa première tentative ! Et qu'il fait le tour du globe pour la première fois sur un multicoque...

Parti le 4 novembre à bord de son maxi trimaran (30 m de long et 21 m de large, catégorie Ultim), Gabart accumule les performances de haut vol.

Dimanche, il a passé l'équateur pour revenir dans l'Atlantique nord après 36 jours 1 heure et 30 min de navigation, soit... avec 5 j 13 h 23 min d'avance sur le temps de passage de Thomas Coville (Sodebo Ultim').

Gabart chasse le record qui avait été pulvérisé de 8 jours par Coville le 25 décembre 2016, en 49 j 3 h 4 min.

- 'Ca sent bon' -

"Grosso modo, François met 50 milles (93 km) tous les jours à Thomas (Coville), il lui met 2 nœuds (3,7 km/h) de plus tous les jours depuis le début de son tour du monde", raconte à l'AFP le navigateur Michel Desjoyeaux.

Dans l'équipe de Gabart, tous savent bien que la partie n'est pas encore jouée mais le bonhomme épate.

"On est les premiers à être surpris et à être content qu'il arrive à exploiter le bateau à son maximum comme ça. François claque des temps à chaque fois, physiquement ça le fait. C'est assez incroyable", souligne Guillaume Combescure, l'un des ingénieurs du bureau d'études.

"François commence à avoir un joli tapis d'avance. On redoute tous un problème sur le bateau, il reste quand même l'équivalent d'une transat Jacques-Vabre mais c'est sûr que ça sent bon", poursuit Combescure.

Après avoir doublé le cap Horn le 3 décembre, Gabart a "remonté" l'Atlantique sud qui s'est avéré éprouvant. "La fatigue s'accumule, je m'accroche mais c'est dur", a-t-il confié lors d'une vacation.

- Il reste le 'Pot au noir' -

Mais ce surdoué de la voile a surmonté les difficultés avec une main de maître pour porter son avance de 2 à 5 jours.

"Il a eu un coup de mou et rapidement il a repris du poil de la bête", raconte Combescure. "Maintenant il est bien, il a vite récupéré, il s'est montré assez agressif dans les choix qu'il faisait sur l'eau. Il est pleine balle direction le pot au noir".

Le fameux Pot au noir... Scientifiquement appelé "zone de convergence intertropicale", il s'agit avant tout d'une zone... d'embrouilles. Des vents changeants et difficiles à prévoir en direction comme en force et dont l'étendue est incertaine.

Pour son routeur, Jean-Yves Bernot, désormais "la route va être façonnée par ce qui va se passer au nord des Açores".

"Soit c'est du mauvais temps soit du beau temps froid d'hiver et vent d'est. Pour nous, il faudra trier entre aller chercher des dépressions en faisant attention de ne pas se faire emballer dans du vent trop fort ou alors remonter dans du vent nord-est et temps froid".

"Il faut se rappeler que dans les tentatives de record du tour du monde, la pire des raclées arrive souvent en approchant les côtes européennes parce que l'atlantique nord en hiver, c'est dur", avertit Bernot.

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