Accueil Actu

Rugby: Laporte, offensif et conforté

Ciel bleu au-dessus d'Avignon: visé par une enquête administrative, le président de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte, a été largement conforté par les clubs amateurs lors d'une assemblée générale extraordinaire, samedi à Avignon, où il a attaqué ses détracteurs.

Le cadre historique et boisé de la salle du conclave du Palais de papes semblait idéal pour un plébiscite.

Laporte l'a obtenu en voyant sa réforme statutaire sur la démocratisation de la FFR et la réforme territoriale, destinée à "rendre le pouvoir aux clubs", approuvée à 83,33%.

Celle-ci raye "d'un trait 80 ans d'autorité" sur le rugby et instaure notamment le vote électronique décentralisé aux assemblées générales électives, où les clubs ne pourront par ailleurs plus émettre de procurations, limite à deux le nombre de mandats du président, et créé quatorze ligues régionales comme imposé par la loi depuis 2016.

"Ce serait prétentieux de dire que je m'y attendais mais je sentais la confiance sur le terrain, du monde amateur, car je vais sur le terrain (...) Je remercie (les clubs) et les félicite car ils ont décidé d'engager des réformes nécessaires et importantes pour le rugby français" a déclaré à la presse l'ancien sélectionneur du XV de France (2000-2007) et secrétaire d'Etat aux Sports.

"Je le prends comme un soutien à ma personne et à toute l'équipe qui m'accompagne" avait-t-il souligné un peu plus tôt, les larmes aux yeux, devant l'assemblée générale qui s'est ensuite levée pour l'acclamer, au son des cloches du Palais des papes.

- 'Ça cogne dur' -

Une seule voix s'est élevée contre le président, déjà largement élu le 3 décembre à la tête de la Fédération. Celle de Florian Grill, président du comité Ile-de-France et ancien directeur de campagne de Pierre Camou, battu à l'élection par Laporte.

Mais pour dénoncer le manque de concertation autour de cette réforme. Et non, union sacrée autour de la candidature de la France à la Coupe du monde 2023 oblige, les affaires, et cette enquête de l'Inspection générale jeunesse et sports sur les soupçons de favoritisme pesant sur Laporte.

Selon L'Equipe et le JDD, il a demandé au président de la commission d'appel fédérale de diminuer fin juin les sanctions prises en première instance par la commission de discipline de la Ligue envers Montpellier.

Un club dirigé par Mohed Altrad, devenu en mars le premier partenaire maillot du XV de France et avec qui Laporte a signé, après son élection, un contrat d'image pour un montant de 150.000 euros. Face à la polémique, il y a depuis renoncé.

Il s'agit d'une "cabale de certains qui ont perdu et d'autres que cela gêne qu'on soit au pouvoir", a affirmé Laporte lors du point presse, arrêté après six minutes par son chargé de communication.

Il en avait dit davantage lors de son discours d'introduction, également très applaudi, où il s'est déclaré prêt à "affronter ce combat déterminé", où "ça cogne dur, les coups bas tombent, sans retenue, sans discernement".

- 'Elite journalistique parisienne' -

Dans son viseur également, "une certaine élite journalistique parisienne" et "ceux qui s'improvisent procureur général sur la place publique". A ces derniers, il a tenu à rappeler "qu'une inspection (était) en cours".

"Il suffit simplement d'attendre ses conclusions pour connaître la vérité. Je les attends avec la plus grande sérénité", a-t-il précisé.

En attendant, Laporte remettra son "bleu de chauffe" lundi à Londres lors du grand oral de la candidature française à l'organisation du Mondial, "mise en péril", face à ces concurrentes irlandaise et sud-africaine, par ce "travail de destruction comme rarement le monde du sport en a connu".

Il s'y rendra "avec confiance et sérénité", et fort du soutien de "83% du rugby français", avant le choix du pays organisateur de 15 novembre.

À la une

Sélectionné pour vous