Accueil Actu

Rugby: Rémi Lamerat, l'ascension par les volcans auvergnats

Le centre Rémi Lamerat a quitté Castres l'été dernier pour se mettre en danger et progresser à Clermont, au pied des volcans d'Auvergne, un pari pour le moment réussi avant d'affronter le Leinster dimanche en demi-finale de la Coupe d'Europe.

C'est le genre de joueur pour qui "prouver" à ses "nouveaux coéquipiers" clermontois qu'ils pouvaient lui faire "confiance" est "la chose la plus importante", avant de gagner celle de ses "coaches" et des "supporters".

Le type de joueur pas du genre à plomber le collectif en faisant la tête, à qui certains proches ont déjà dit qu'il devrait justement parfois davantage montrer les crocs pour s'affirmer. Mais lui a "du mal à (se) dire ça" affirme-t-il à l'AFP.

Alors, quand Lamerat stipule qu'il lui a été "très difficile de quitter Castres où (il se sentait) très bien", on veut bien le croire.

Un choix motivé par le désir d'"absolument gagner des titres", à 27 ans et après quatre saisons dans le Tarn.

Également par une discussion avec l'encadrement médical de Clermont, qui travaille "de la même manière" que le kiné, basé à Toulouse, qu'il a commencé à voir en 2012 "après plusieurs blessures au même ischio-jambier" qui ont freiné son éclosion.

Une éclosion déjà bien retardée par deux graves blessures au genou droit, en mars 2011 avec Toulouse, son club formateur, puis tout juste de retour sur le terrain, mais sous le maillot du CO, l'automne suivant.

- 'Un choix fort' -

Une décision mue enfin par la volonté de sortir de son cocon pour rejoindre un nouvel environnement, plus concurrentiel, et progresser.

"C'est entré en compte forcément. A Castres, il y avait peut-être inconsciemment une forme de confort", explique-t-il.

Le directeur sportif clermontois Franck Azéma confirme: "Il a fait un choix fort en venant ici, il savait qu'il s'exposait à une concurrence, avec une façon différente de travailler."

Lamerat semble en effet avoir franchi un palier en Auvergne, où il s'est imposé au centre de l'attaque, comme de celle du XV de France (16 sél.).

Parce qu'il a réussi en partie à canaliser son énergie débordante sur un terrain, où il ne ménage jamais ses efforts quitte à parfois perdre en lucidité.

"A un certain niveau, ça n'empêchait pas de rester lucide tout un match, mais plus le niveau augmente et plus les prises de décision sont rapides" estime Lamerat.

Un travail effectué avec Azéma, surtout via la vidéo. "Après quasiment chaque match, il vient me voir avec une espèce de grille sur mes choix bons ou mauvais, leur exécution" raconte-t-il.

- 'Affect et confiance' -

Il y a de son propre aveu "encore beaucoup de boulot" dans la recherche du geste juste pour gommer quelques scories qui polluent parfois ses prestations.

En témoignent avec les Bleus dans le dernier Tournoi cet en-avant juste avant d'aplatir contre l'Ecosse (22-16), ou ce mauvais choix en Angleterre (16-19), où il oublie de servir Noa Nakaitaci pour un essai tout fait.

Des actions ressassées, car Lamerat reconnaît être "quelqu'un qui se prend pas mal la tête sur des détails", marchant "à l'affect et à la confiance".

"J'aimerais être imperméable à la critique. Ne pas être lisse par rapport à elle car on en a besoin pour avancer, mais la prendre différemment. Cela fait partie du job, mais j'ai passé quelques après-matches difficiles. D'autant que tout est décuplé en match international", développe-t-il.

Mathieu Bastareaud, habitué des critiques depuis plusieurs années, l'a aidé en bleu à surmonter ces moments de doute, comme son coéquipier à l'ASM et avec l'équipe de France, Wesley Fofana, "passé par là" et en "plus démesuré". Ce sera cependant sans lui, blessé, que Lamerat essaiera de confirmer dimanche sa progression en Auvergne.

À la une

Sélectionné pour vous