Accueil Actu

Rugby, Top 14, Barrages - Montpellier: White, bilan noirci

Côté pile, une couronne européenne et un effectif consolidé, sur lequel pourra s'appuyer Vern Cotter; côté face, un jeu critiqué et aucun titre en France: Jake White quitte Montpellier avec un bilan très mitigé, largement terni par le revers face au Racing 92 samedi en barrages du Top 14 (13-22).

"Cette saison est donc un échec" a consenti le Sud-Africain, arrivé fin 2014 en remplacement de Fabien Galthié et également éliminé dès la phase de poules en Coupe d'Europe.

Un exercice moins prolifique que la précédente, où le MHR avait atteint les demi-finales du Top 14 et inscrit la première ligne au palmarès de sa jeune histoire (né en 1986), le Challenge européen.

Avec un effectif porté par plusieurs champions du monde 2007 (F. Steyn, Jannie et Bismarck Du Plessis, Spies) et reconstruit à sa guise, White n'a donc pas fait mieux que Galthié, finaliste du championnat dès sa première saison (2011).

Au-delà de résultats décevants, le Sud-Africain laisse un héritage controversé, marqué par un style de jeu aride, une gestion de l'effectif contestable, mais aussi un recrutement réussi.

- Méthode -

Méthodique et constant dans le travail, White a fait preuve de clairvoyance pour renouveler en deux temps l’équipe héraultaise.

Une première saison (complète, 2015-2016) pour muscler son pack autour d'une légion sud-africaine et attirer un maître à jouer, son "fils sprituel" François Steyn; une seconde pour doter son attaque de talents hors-norme, comme l’ailier fidjien Nemani Nadolo.

Et faire progresser des joueurs français de second plan, comme Vincent Martin, Antoine Guillamon, Grégory Fichten ou surtout Joffrey Michel, remplaçant à Perpignan (Pro D2) l'an dernier.

"Il a amené une méthode plus professionnelle, avec la volonté de cadrer les choses. Il a aussi apporté son expérience et des joueurs de grande qualité. Cela compte pour un club" retient le troisième ligne et vice-capitaine Kélian Galletier.

Cette dernière saison s'est cependant avérée quasi désastreuse dans la gestion de l'effectif, avec une cascade de blessures (Fall, Mogg, Tomane, Dumoulin, Martin, Reilhac) fatale face au Racing. L'an passé, c'est de fraîcheur physique dont avait manqué Montpellier au moment d'aborder la phase finale.

Si White a parfois eu du mal à trouver la bonne cohésion dans un effectif partagé entre les Sud-Africains et les autres, il s’est surtout attiré de vives critiques autour de son style de jeu, centré sur la conquête, les ballons portés, une défense hermétique et l'occupation.

"Jake White a fait du Jake White dans un style qui ne correspond à ce qu'est Montpellier", témoigne un ancien proche du club.

- Cotter, les bases pour rebâtir -

Ce qui a poussé le président Mohed Altrad à le remplacer par Cotter, à la philosophie plus offensive, même si White a cette saison fait évoluer l'équipe vers un jeu plus complet,qui s'est avéré payant notamment à Clermont (26-19 le 12 mars) ou au Racing il y a un mois (54-3).

Ses agacements répétés à l’encontre du rugby français, sa froideur, à l’image de la gestion controversée du départ de François Trinh-Duc l'an dernier, et son intérêt pour reprendre le XV d'Angleterre au lendemain de la Coupe du monde 2015 ont aussi refroidi ses rapports avec Altrad.

A Cotter de faire mieux, d'apporter des titres au MHR tout en proposant du spectacle.

Fin connaisseur du Top 14 (de 2006 à 2014 à Clermont), le Néo-Zélandais pourra pour atteindre ces objectifs s'appuyer sur un effectif de pointe.

Ainsi, aucun cadre ne partira, alors que poseront leurs valises cet été l'ouvreur all black Aaron Cruden (en remplacement de Demetri Catrakilis), l'ancien demi-de-mêlée des Boks Ruan Pienaar (à la place de Nic White) ou encore le prometteur troisième ligne Yacouba Camara. Voire l'enfant du club Louis Picamoles, si Altrad parvient à racheter, comme souhaité, son contrat avec Northampton.

À la une

Sélectionné pour vous