Accueil Actu

Six nations: de la friture sur la ligne bleue?

Philippe Saint-André a eu beau charger ses joueurs dimanche après la défaite contre le pays de Galles (13-20), la question de la responsabilité de l'encadrement du XV de France, dont le message a visiblement du mal à passer, ne peut être écartée.

C'était pourtant le leitmotiv de la semaine: se lâcher, oser! Sauf qu'une fois sur le terrain samedi, les Bleus ont paru inhibés, se réfugiant derrière des schémas préétablis sans parvenir à s'adapter à la situation sur le terrain.

Ainsi Camille Lopez a-t-il surexploité les coups de pied de déplacement dans le dos de la défense galloise, comme il avait trop utilisé Mathieu Bastareaud dans un rôle de perforateur il y a deux semaines en Irlande. Un rugby restrictif, stéréotypé, loin des consignes de grand large du staff.

Se pose donc légitimement la question de savoir si le message de l'encadrement passe auprès des joueurs, et si le jeu proposé est adapté aux qualités d'un groupe inexpérimenté.

- 'On assume nos responsabilités' -

"Oui, on peut se poser la question... Quand tu vois le palmarès qu'a Yannick Bru (entraîneur des avants) avec Toulouse, où il a tout gagné... Patrice Lagisquet (chargé des arrières) avec Biarritz aussi. J'ai peut être le moins de palmarès, mais j'ai entraîné 15-16 ans, dont le champion d'Angleterre. On assume nos responsabilités, depuis trois ans je les assume, mais j'ai dit aux joueurs qu'ils devaient eux aussi assumer", a déclaré dimanche PSA, manager d'un staff qui n'a cessé, depuis sa prise de fonctions en 2012, de réduire la voilure en terme de systèmes et de simplifier son discours.

"(Le jeu proposé) sincèrement, est de plus en plus simple... S'il n'était pas approprié au haut niveau, on ne se créerait pas autant d'occasions", a ajouté Saint-André, mettant plus en avant un problème d'exécution que de volonté.

Sur la question du discours, Lagisquet s'était montré plus nuancé en début de semaine auprès de l'AFP: "S'ils ne font pas (ce qu'on leur demande), c'est que quelque part notre message ne doit pas être assez clair ou assez bien perçu. Les raisons sont multiples. On a échangé avec les joueurs à ce sujet. Maintenant à nous tous de faire en sorte que ce soit clair pour tout le monde.

- 'Je ne quitte jamais le navire' -

"A chaque fois, le souci qu'on a, c'est qu'on pense que certaines choses sont acquises, alors qu'en fait il faut les cultiver en permanence", ajoutait le technicien, prenant comme exemple "la prise de risques" prônée pendant les test-matches de novembre mais sur laquelle l'encadrement aurait "dû réinsister au début du Tournoi".

Dès lors, sur quels ressorts jouer, hormis la vieille ficelle de l'orgueil, utilisée par Saint-André qui a chargé ses joueurs comme rarement dimanche, espérant sans doute les piquer au vif? Un changement de staff? "Je ne quitte jamais le navire. On m'a donné un rôle, préparer cette équipe pour la Coupe du monde, pour que l'on fasse une grande Coupe du monde et je vais me battre tous les jours pour faire ça. Je vais mourir avec mes convictions", a répondu le manager.

Une aide extérieure afin de lever les inhibitions des Bleus qui, soulignait Lagisquet vendredi, "ont peur de commettre des erreurs"? "On a déjà un peu évoqué ce genre de sujet. On va attendre la fin du Tournoi pour voir où l'on se situe, si on a avancé dans ces domaines d'autonomie, de levée des inhibitions, pour voir si on a besoin de quelqu'un en plus", ajoutait le technicien. Pour le moment, le XV de France semble plutôt avoir reculé.

À la une

Sélectionné pour vous