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Top 14: Clermont-Racing 92 en demi-finales, chasser les fantômes

L'heure des retrouvailles. Battu en demi-finales du Top 14 la saison dernière par le Racing 92 au terme d'une rencontre épique, Clermont affronte au même stade de la compétition samedi à Marseille (18h00) le champion de France en titre, revigoré après une saison mouvementée.

Ne leur parlez pas revanche. Les Auvergnats ont quasiment balayé toutes les questions autour de cet éventuel levier de motivation, à l'heure de croiser le fer avec le bourreau de l'an dernier, à Rennes (33-34 a.p.) dans les derniers instant d'un match après lequel ils avaient clamé avec force avoir été lésés par des décisions arbitrales.

"Si on commence à dire que c'est une revanche... Je ne pense pas du tout: de l'eau a coulé sous les ponts. On était plus embêtés par rapport à l'arbitrage que par rapport à cette équipe. Je n'aime pas revenir en arrière, c'est là où tu fais des erreurs" a ainsi déclaré en début de semaine le pilier gauche Raphaël Chaume.

La déconvenue bretonne est cependant toujours, forcément, dans un coin de leur tête, a convenu vendredi le directeur sportif Franck Azéma: "Bien sûr, on ne peut pas ne pas y penser. Mais on a mûri depuis, on s'est pas mal construit autour de ça, sans avoir besoin de l'évoquer."

Il a surtout fallu pour l'ASM surmonter l'échec, bien plus récent, en Coupe d'Europe face aux Saracens (17-28) le 13 mai, un nouveau en finale.

"Après la finale tout le monde était affecté, c'est normal. J'attends de voir le comportement demain (samedi) 18h, mais j'ai senti depuis mardi un changement. On a basculé sur les demi-finales, qui ont permis de nous +restimuler+" a souligné Azéma.

Question rebond, le Racing s'y connaît. Il avait ainsi, l'an dernier, parfaitement digéré son revers face aux même Anglais en finale de la même compétition pour conquérir le Bouclier de Brennus.

Mais est surtout cette saison revenu des pires tourments, sur le terrain et bien plus encore en dehors (corticoïdes, higénamine, fuite de Goosen, arrestations en état d'ivresse au volant de Carter, de cocaïne d'Ali Williams, fusion mort-née avec le Stade Français), pour être en mesure de défendre son titre.

"On est toujours debout après une saison parsemée d'embûches, par moments de grosses embûches. Les joueurs ont fait preuve de solidarité, de talent. L'honneur leur revient, ainsi qu'à l'ensemble du club" a commenté l'entraîneur des avants, Laurent Travers.

- Fraîcheur physique ou mentale ? -

Les Ciel et Blanc, qualifiés par un trou de souris quand les Clermontois ont été réguliers pendant toute la saison, sont même vivants comme ils ne l'ont jamais été depuis l'été dernier après avoir livré leur meilleure prestation à Montpellier (22-13) samedi dernier en barrages.

Sans doute "libérés du poids de la qualification", selon Azéma, et soudés par les turpitudes traversées, ils ont en effet copieusement dominé tactiquement le MHR, portés par des cadres de retour à leur meilleur niveau (Carter, Rokocoko, Masoe...).

Proposeront-ils le même jeu enlevé, un festival de passes après-contact porté sur les extérieurs, face aux Auvergnats mieux armés pour les contrer que les gros bras héraultais?

"Bien sûr que je vais vous dévoiler la stratégie employée demain. Alors sur les premiers temps de jeu..." a ironisé Travers.

On peut en douter, comme il est légitime de questionner leur état de fraîcheur après le combat livré au soleil à Montpellier, qu'ont tranquillement regardé au fond de leur canapé les Auvergnats. Pour qui l'interrogation principale tourne davantage autour de leur fraîcheur mentale.

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