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Top 14: "On joue avec nos forces", déclare le talonneur de Toulon Guilhem Guirado

Toulon "joue avec (ses) forces", principalement le combat d'avants, ne s"adapte pas à l'adversaire", et peu importe que son style soit parfois "critiqué", a déclaré à l'AFP son talonneur Guilhem Guirado avant la finale du Top 14 dimanche contre Clermont, qu'il aborde revigoré après six victoires de rang.

Q: Avez-vous douté, pendant les moments difficiles cette saison, de votre présence en demi-finales à Marseille?

R: "Certains moments de la saisons ont été difficiles, mais on s'est accroché. Et tous les joueurs se sont remis en question après la claque reçue en quarts de finale de Coupe d'Europe (9-29 contre Clermont le 2 avril). Puis on a pris confiance (six victoires de suite depuis ce revers)."

Q: Justement, Clermont possède-t-il un avantage psychologique grâce à cette victoire?

R: "Depuis, il y a eu l'éviction de Mike (Ford, manager remplacé par Richard Cockerill, NDLR), il y a eu beaucoup de changements. Clermont était largement au-dessus, mais les conditions étaient difficiles, il pleuvait énormément, le jeu au pied et l'occupation ont primé. J'espère qu'il ne pleuvra pas dimanche. Ce sera un tout autre match et j'espère surtout qu'on sera au rendez-vous en défense, pas comme le Racing qui a été étouffé par la puissance et la vitesse de Clermont (31-37 samedi en demi-finales)."

Q: Comment expliquez-vous votre renouveau depuis un mois et demi?

R: "Par l'état d'esprit du groupe, sa force. On a travaillé dur durant l'année, on n'a pas toujours bien joué, maîtrisé notre rugby, dominé ni tout bien fait en équipe, mais on s'est accroché. A l'image de la fin de match contre La Rochelle (en demi-finales, victoire 18-15): ils ont deux balles de match à la 71e et 76e minute (pénalités lointaines manquées par Holmes, NDLR), elles ne sont pas passées, et on a su être patients, maîtres de nos nerfs. Et faire ce qu'on avait prévu en cas de possibilité de gagner sur la dernière action (pénaltouche suivie d'un drop d'Anthony Belleau).

Q: Le fait que vous comptiez énormément de joueurs d'expérience explique-t-il aussi ces renversements de situation? -- le RCT, pourtant mené et en infériorité numérique, avait déjà éliminé Castres en fin de match du barrage pour les demi-finales (26-22).

R: "Evidemment. Mais même si on a énormément de joueurs d'expérience, on a aussi des jeunes qui apportent leur fougue. Cela fait un bon mélange, cela permet de tirer tout le monde vers le haut."

Q: Comment prenez-vous concrètement vos responsabilités lors d'une fin de match tendue? Qui parle?

R: "Les leaders ressortent, parlent un peu. Mais il s'agit plus d'une force collective, d'un état d'esprit qui ressort quand on est poussé dans nos retranchements. C'est de bon augure pour la suite. On l'avait un peu montré, mais seulement lors de bouts de matches, cette saison."

Q: Difficile de ne pas évoquer également le rôle joué par Richard Cockerill, promu après le revers à Clermont en Coupe d'Europe. Il a été souligné le recentrage vers un jeu plus direct qu'il a opéré, mais que vous apporte-t-il en terme de motivation?

R: "Il a essayé d'apporter son expérience, largement démontrée à Leicester. Il n'est pas trop dans la motivation, son discours est assez direct et précis. Mais il y a surtout eu une remise en question de tous les joueurs, on a essayé de jouer mieux, plus simplement et directement pour le bien de l'équipe. Notre style est peut-être critiqué, mais au rugby il faut d'abord gagner la bataille pour jouer des ballons. Et ceux qui nous critiquent ont peu joué aujourd'hui, où les défenses sont bien en place. On joue avec nos forces, on ne s'adapte pas à l'adversaire, on pense davantage à nous."

Q: Ces critiques vous agacent-elles?

R: "Non, mais parfois elle me font un peu sourire: on peut critiquer mais il faut que ce soit opportun et que cela serve à quelque chose. On a essayé de trouver des solutions durant la saison, mais à certains moments il faut faire acte de force et avec les joueurs que tu as, et ensuite peaufiner. Et ceux qui critiquent ne sont pas au quotidien ceux qui travaillent."

Propos recueillis par Nicolas KIENAST

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