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Voile: départ de la Transat anglaise, à eux l'Atlantique nord!

Cap sur New York! Sous un ciel qui s'est progressivement dégagé, 25 skippers, dont 2 femmes, ont quitté Plymouth (Angleterre) lundi après-midi en direction de The Big Apple, terme d'une régate océanique en solitaire de 3.050 milles (5.650 km).

Les concurrents de cette Transat anglaise sont répartis en 4 classes: 3 Ultimes (maxi-trimarans de 30 m environ), 5 Multi50 (trimarans de 15,24 m), 6 Imoca (monocoques de 18,28 m) et 10 Class40 (monocoques de 12,19 m).

Plus un "intrus", Pen Duick II, le ketch noir de 13,60 m avec lequel Eric Tabarly s'était imposé en 1964 et qui est barré cette fois-ci par Loïck Peyron, trois fois vainqueur de l'épreuve (1992/1996/2008).

Cette course, dont la dernière édition avait eu lieu en 2008, est la doyenne de toutes les traversées océaniques en solo. Et la victoire de Tabarly en 1964 (il l'a également gagnée en 1976) a été un élément fondateur pour la voile française, non seulement pour les skippers mais aussi pour les architectes navals, les chantiers... et les sponsors.

Les 25 concurrents sont partis comme prévu à 14h30 locales (13h30 GMT) dans un vent d'ouest d'une dizaine de noeuds et ont déboulé au débridé vers le phare d'Eddystone, distant de huit milles. A 17h30 GMT, déjà au large de l'île d'Ouessant, François Gabart, à la barre du maxi-trimaran Macif, pointait en tête avec une avance de 3 milles sur Yves Le Blevec, à la barre d'un autre multicoque géant (Actual).

Gabart, Thomas Coville (Sodebo) et Le Blevec se battront pour la victoire en temps réel, à la barre de machines capables de marcher à 40 noeuds (75 km/h), voire plus.

Gabart, vainqueur du dernier Vendée Globe, fait figure de favori car son bateau, mis à l'eau l'an dernier, est le plus rapide. Mais Coville possède une immense habitude des grands multicoques et son trimaran est très solide, à même d'avancer vite dans le gros temps.

Actual est le moins véloce des trois mais Le Blevec pourrait l'emporter si ça casse devant.

A sept mois du départ du Vendée Globe, la bataille sera royale entre les trois Imoca "classiques" (à dérives) et les trois +foilers+.

- Rendez-vous dans une semaine à New York -

Vincent Riou (PRB) et Paul Meilhat (SMA) tenteront de montrer qu'ils ne sont pas moins rapides que leurs adversaires, surtout contre le vent. Le Britannique Richard Tolkien (44) essaiera plus modestement de rester au contact avec un bateau déjà ancien.

Jean-Pierre Dick (St Michel-Virbac), Armel Le Cleac'h (Banque Populaire VIII) et Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) voudront pour leur part prouver que les foils, qui soulagent les coques à certaines allures, sont l'avenir.

A 17h30 GMT, Riou et Josse étaient bord à bord en tête, avec Meilhat dans leur sillage.

La bagarre sera belle également dans les deux autres classes, moins médiatisées.

Les premiers bateaux sont attendus dans une semaine à New York. Le record -8 j 08 h 29 min- a été établi en 2004 par le Français Michel Desjoyeaux.

La Transat anglaise est particulièrement dure car elle se dispute contre les vents d'ouest dominants. Traverser l'Atlantique nord, même au printemps, n'a rien d'une promenade de santé et les concurrents risquent d'affronter plusieurs dépressions.

Et quand les rescapés arriveront de l'autre côté de la "grande mare", ils devront composer avec les icebergs (attendus très bas en latitude cette année), le brouillard, le trafic des navires de commerce et des chalutiers. Les skippers auront aussi à négocier le Gulf Stream, ce torrent atlantique qui peut atteindre jusqu'à 4 noeuds et tangente les côtes américaines.

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