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XV de France: la crise, quelle crise ?

Le XV de France a repris lundi l'entraînement à Marcoussis dans une ambiance en apparence sereine, au surlendemain d'une 6e défaite consécutive, face à l'Afrique du Sud (17-18), qui met le sélectionneur Guy Novès sous forte pression pour le dernier test samedi face au Japon.

La grisaille tenace de novembre dans le ciel de l'Essonne, parfaite allégorie des résultats actuels de la sélection, n'empêchait pas les Français de s'amuser en début d'après-midi pour leurs retrouvailles avec la pelouse deux jours après leur quatrième revers en autant de tests cette année face aux Springboks.

L'ailier Teddy Thomas au sifflet, une vingtaine d'entre eux ont débuté la séance d'ateliers par un exercice de passes à dix dans une ambiance enjouée. L'arrière Nans Ducuing s'est contenté de regarder.

Huit joueurs, très sollicités en termes de temps de jeu la semaine précédente, n'ont pas participé non plus, restant aux soins: principalement des avants (Guilhem Guirado, Rabah Slimani, Jefferson Poirot, Paul Jedrasiak, Louis Picamoles, Judicaël Cancoriet) mais aussi les arrières François Trinh-Duc et Geoffrey Doumayrou.

Le contexte tendu semblait cependant ressurgir sur un détail: le sélectionneur Guy Novès, qui déambule d'habitude sur le terrain, se terrait dans le banc de touche couvert, comme s'il fuyait les objectifs.

- 'Pas un enterrement non plus' -

Rentrés dimanche après-midi de l'hôtel parisien où ils ont passé la nuit d'après-match, les 30 Français, qui ont perdu trois joueurs forfait sur blessure (Gourdon, Gabrillagues, Maynadier), ont découvert un petit nouveau au réveil: le remplaçant du deuxième ligne Gabrillagues, Florian Verhaeghe, convoqué pour la toute première fois chez les grands.

"Je suis arrivé à 23h, tout le monde dormait. A l'accueil, ils m'ont donné la carte, et c'est ce matin au petit déj' que j'ai su vraiment ce qu'on allait faire aujourd'hui, le programme, commencer à voir le temps de jeu, les touches, etc.", a expliqué, interrogé par l'AFP, le jeune (20 ans) Toulousain, qui connaît bien Marcoussis depuis les sélections jeunes.

Dur d'intégrer ce groupe dans cette période difficile ? Pas franchement. "Il n'y a pas grand-chose qui peut gâcher ma joie, là. Pour ceux qui jouent au rugby et qui veulent faire du haut niveau, c'est forcément un rêve", savoure le Flamand d'origine.

"Forcément, au réveil, les coaches, quand ils m'ont accueilli, c'est une des premières choses qu'ils m'ont dites", a tempéré Verhaeghe à propos de l'ambiance, ajoutant: "c'est pas la grande joie, ce n'est pas non plus un enterrement".

- 'Cela ne change rien' -

"Il y a plus dur que ça", a de son côté déclaré le patron de la deuxième ligne Sébastien Vahaamahina, qui ne s'est pas senti accablé après la défaite.

"Beaucoup parlent de l'ambiance. Franchement, cela ne change rien. On a perdu, c'est vrai, mais pourquoi changer ? Il ne faut pas changer l'ambiance mais aller chercher le petit plus qui fera qu'on va faire des résultats", a affirmé le Clermontois, pour qui le XV de France a avancé.

"Tout le monde pensait qu'après le match de la Nouvelle-Zélande (perdu 18-38), on allait prendre une danse (une raclée, NDLR) contre les Sud-Africains, on n'a perdu que d'un point", a positivé le capitaine de touche.

Le XV de France s'était incliné trois fois largement en juin lors de sa tournée chez les Springboks (37-14, 37-15, 35-12). Depuis sa prise de fonctions début 2016, Novès affiche le bilan de 7 victoires pour 14 défaites.

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