Accueil Actu

Formule 1: le jeu de chaises musicales entre McLaren, Renault, Honda et Toro Rosso rebat les cartes

Les cartes de la Formule 1 pour les saisons à venir ont été rebattues avec l'annonce vendredi du jeu de chaises musicales entre McLaren, Renault, Honda et Toro Rosso.

Renault fournira à partir de la saison 2018 de Formule 1 et jusqu'en 2020 son moteur à l'écurie britannique McLaren, qui se sépare du motoriste japonais Honda.

Dans le même temps, le motoriste français a indiqué qu'il mettrait fin à l'issue de la saison en cours à sa collaboration avec l'écurie italienne Toro Rosso, qui sera désormais équipée par Honda.

Le pilote espagnol Carlos Sainz Jr, actuellement chez Toro Rosso, rejoindra lui l'écurie Renault en prêt en 2018.

"Il s'agit d'une décision stratégique pour Renault Sport Racing", a souligné son président Jérôme Stoll.

"C'est la première fois que nous allons travailler avec McLaren et nous sommes fiers d'être parvenus à un accord avec une structure possédant un tel historique en Formule 1", a-t-il ajouté.

Honda et McLaren, associés depuis 2015, ont indiqué dans un communiqué commun qu'ils avaient pris la décision de se séparer "par consentement mutuel" alors que leur partenariat courait jusqu'en 2023.

Ce divorce était attendu faute de résultats probants, en particulier cette saison où les défauts du moteur japonais se sont avérés particulièrement criants.

Le remplacement de Honda par Renault devrait avoir pour effet de convaincre le double champion du monde espagnol Fernando Alonso, en fin de contrat, de prolonger chez McLaren.

- Honda vers Red Bull? -

Ce tour de passe-passe satisfait également Liberty Media, le propriétaire américain de la F1, qui souhaitait vivement que quatre motoristes demeurent impliqués.

Le groupe nippon, désireux de rester en F1 malgré une image écornée, a accepté de rompre son engagement avec McLaren de manière anticipée car il a obtenu d'équiper Toro Rosso dès 2018, en lieu et place de Renault.

"C'est un challenge très excitant et j'espère que les deux parties vont en retirer des bénéfices dans leur développement mutuel", a commenté Franz Tost, patron de Toro Rosso.

Si le moteur Honda montre des progrès sensibles l'an prochain, ce qui est pour l'instant loin d'être fait, cette collaboration ouvre la voie à une autre à partir de 2019, avec Red Bull.

L'écurie soeur de Toro Rosso est mécontente de la fiabilité cette année du moteur Renault, qui se montre en outre moins puissant que ceux de Mercedes et de Ferrari.

Et Renault est ouvert à un désengagement pour privilégier sa propre écurie, qui doit monter en puissance d'ici 2020, et arrêter ainsi de fournir un concurrent direct au podium.

A plus long terme, Red Bull pourrait se tourner ensuite en 2021, avec l'introduction prévue d'un réglement technique différent, vers un nouveau venu, comme Porsche ou Aston Martin.

- Gasly en approche -

Autre contrepartie de ce "deal" qui modifie l'équilibre des forces en présence, Carlos Sainz Jr, 23 ans, quittera Toro Rosso dans sept courses pour prendre la place du Britannique Jolyon Palmer chez Renault.

"Être pilote de Formule 1 pour l'équipe officielle d'un constructeur est un honneur et j'espère répondre à la confiance de Renault avec de très bonnes performances sur la piste", s'est réjoui le fils de l'ancien champion du monde des rallyes.

Renault va donc disposer de deux pilotes de pointe avec l'Allemand Nico Hülkenberg et Sainz Jr, ce qui n'était pas le cas avec Palmer, peu performant.

L'écurie française a été tentée de se séparer de ce dernier dès le GP de Malaisie dans 15 jours mais son contrat de pilote payant et des menaces de poursuite judicaire l'en ont dissuadé.

Le départ de Carlos Sainz Jr ouvre la voie à une arrivée en F1 d'un autre pilote français en la personne de Pierre Gasly, issu de la filière Red Bull.

Son horizon était jusqu'à présent bouché chez Toro Rosso, où l'équipier de Sainz Jr, le Russe Daniil Kvyat, était en effet sur le point d'être prolongé malgré des résultats décevants depuis sa rétrogradation de Red Bull.

Gasly, 21 ans, doit toutefois se méfier du japonais Nobuharu Matsushita, qui pourrait être imposé par Honda à Toro Rosso en contrepartie de la fourniture de son moteur.

À la une

Sélectionné pour vous