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GP de Russie: Bottas face à Hamilton, bien mieux qu'un faire-valoir

En pole à Bahreïn, sur la première marche du podium en Russie: en quatre Grand Prix chez Mercedes et deux premières, Valtteri Bottas a démontré qu'il était d'une autre étoffe que celle du simple faire-valoir pour Lewis Hamilton.

A l'annonce de son transfert chez les Flèches d'argent en janvier, dans le baquet de l'Allemand Nico Rosberg, retraité tout juste son premier titre mondial en poche, nombre d'observateurs ne donnaient pas cher de sa peau.

Le Finlandais au maigre bilan de neuf podiums pour aucune victoire depuis ses débuts avec Williams en 2013, recruté pour une saison seulement, allait-il se faire dévorer tout cru par l'enjeu et par la star du paddock, fort de trois titres de champion du monde?

C'était oublier que celui-ci, sous ses airs taciturnes, est aussi ambitieux et sûr de lui. "J'ai toujours su que j'étais capable de faire de bons résultats si tout se passait bien. J'ai toujours cru en mes capacités mais c'est bien d'en avoir la confirmation", assurait-il après sa première victoire en F1 dimanche au Grand Prix de Russie.

En quatre courses sous ses nouvelles couleurs, Bottas, 27 ans, a prouvé qu'il était capable de défier un Hamilton en verve, en lui soufflant la pole dans les derniers instants des qualifications sur le circuit de Sakhir, comme de palier ses défaillances, en s'imposant sur les Ferrari parties de la première ligne à Sotchi.

"Il est très analytique et calme. Crédible, sans airs de diva, un homme qui garde les pieds sur terre", disait de lui son compatriote et ancien pilote de rallye Ari Vatanen, interrogé par l'AFP.

Force est de constater, en effet, que le Scandinave a su garder la tête froide malgré la pression et quelques déconvenues.

- 'Les spéculations ne m'atteignent pas' -

En Chine d'abord, où il a hypothéqué ses chances de podium dans une sortie de piste embarrassante, alors qu'il zigzaguait derrière la voiture de sécurité pour chauffer ses pneus. Une "erreur d'amateur", selon ses propres termes.

A Bahreïn ensuite, où il a dû se plier aux consignes de son équipe qui lui demandait de laisser passer Hamilton, dans un meilleur rythme pour revenir sur l'Allemand de Ferrari Sebastian Vettel, en tête.

Y aurait-il donc un N.1, le Britannique, et un N.2, le Finlandais, chez Mercedes? La question a été posée un nombre incalculable de fois depuis lors.

Inlassablement, Bottas, Hamilton et leur patron Toto Wolff ont réfuté: "Non, nous n'avons pas pour habitude d'établir une hiérarchie entre nos pilotes, notre objectif est avant tout de s'assurer la première place au classement des constructeurs, etc.".

Tout de même, on pouvait légitimement se demander si les spéculations allaient influer sur l'état d'esprit de l'intéressé, et par contagion sur son résultat en Russie.

"Quand je pilote, les émotions n'ont pas vraiment leur place, a-t-il balayé. J'essaye juste de tout faire au mieux, de négocier parfaitement chaque tour, chaque virage. Toutes les questions, les spéculations ne m'atteignent pas. Ca n'a pas d'importance."

Et Bottas de rappeler qu'il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Depuis toujours, celui-ci se rêve champion du monde, comme ses compatriotes "Keke" Rosberg (1982), Mika Häkkinen (1998, 1999) et Kimi Räikkönen (2007) avant lui.

"C'est l'unique objectif de ma carrière. Je vais continuer à me battre pour ça", a-t-il rappelé. Hamilton, habitué aux duels fratricides avec l'Espagnol Fernando Alonso chez McLaren ou encore l'Allemand Nico Rosberg chez Mercedes, est prévenu.

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