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GP du Japon: Nico Rosberg, si près, si loin...

En s'imposant encore dimanche au Japon, Nico Rosberg (Mercedes) a fait un grand pas vers le titre mondial dont il rêve depuis ses débuts en F1 il y a dix ans. Mais avec quatre courses restant à disputer, il n'est pas encore à l'abri d'un improbable retour d'Hamilton.

"Je suis bien conscient que j'ai 33 points d'avance, mais je vais continuer à prendre course par course, comme ce week-end : j'ai tout fait pour gagner et j'ai réussi", a déclaré le fils de Keke, sacré en 1982, après sa 23e victoire en F1. Une nouvelle démonstration de talent et de maîtrise, sur un circuit d'exception, chasse gardée pour champions du monde depuis 2009.

Aucun pilote victorieux de huit Grands Prix la même saison n'a raté le titre mondial, a souligné un expert des statistiques de la F1. Rosberg en est à neuf, et même 12 podiums, sur 17 courses disputées en 2016, mais il garde la tête froide : "Je dois économiser mon énergie et garder la tête dans le guidon. Je ne vais pas changer d'approche car jusqu'à maintenant, elle a très bien fonctionné".

Surtout que Lewis Hamilton n'a pas dit son dernier mot. Il reste 100 points maximum à prendre en quatre GP (25 points pour une victoire), et l'Anglais a prévenu : "Nico a une marge confortable mais je vais me battre jusqu'au bout".

- 'Jusqu'au bout' -

Pour autant, Hamilton tient à ce que le dénouement de ce mano à mano de fin de saison se produise sur la piste : quand il a appris dimanche soir que son équipe Mercedes-AMG avait déposé une réclamation tardive contre Max Verstappen (Red Bull), pour lui avoir "fermé la porte" dans la chicane du 53e et dernier tour, il a posté sur son compte Twitter un message qui n'est pas passé inaperçu : "Cette réclamation ne vient pas de moi. J'ai dit à l'équipe que ça ne se faisait pas. Nous sommes champions (des constructeurs pour la troisième année d'affilée, ndlr), donc nous passons à autre chose. Point final".

La réclamation a été aussitôt retirée et le classement officialisé par la direction de course.

Rosberg, de son côté, n'a pas oublié qu'en mai, son coéquipier avait rattrapé un retard de 43 points sur lui. "C'est toujours Lewis et il va se battre jusqu'au bout", a-t-il insisté.

En Malaisie il y a une semaine, le moteur d'Hamilton était parti en fumée, alors que l'Anglais avait course gagnée. Le pilote allemand n'est pas à l'abri de ce genre de mésaventure et il va craindre, jusqu'au bout de cette saison historique (21 GP au calendrier, pour la première fois depuis 1950), un incident mécanique qui permettrait à son rival de lui reprendre jusqu'à 25 points d'un seul coup.

- Déjà un exploit -

Heureusement pour Rosberg, il fait partie d'une "dream team" dans laquelle l'équité sportive est un principe, au point qu'en début de saison, des mécanos ont mutuellement changé de camp. "Nous ne voulions pas qu'il y ait un Team Rosberg et un Team Hamilton dans le garage", a expliqué à l'AFP un porte-parole de l'écurie allemande, désormais triple championne du monde des constructeurs.

Ce troisième titre, le patron de Mercedes-Benz Motorsport et Team Principal de l'écurie de F1 Toto Wolff l'a salué de manière lyrique : "Cette histoire s'écrit de nos ateliers à notre conseil d'administration. C'est une histoire de passion, d'engagement et de gens incroyables, qui travaillent au-delà du raisonnable pour gagner (...). Ce sont des héros anonymes, au coeur d'une équipe spéciale".

Une équipe dans laquelle Rosberg ferait un beau champion du monde des pilotes, lui qui était là au tout début de l'aventure, en 2010, et qui a beaucoup appris au contact de Michael Schumacher, puis de Hamilton qu'il domine cette année en performance pure : plus de victoires (9 contre 6), autant de pole positions (8), plus de meilleurs tours en course (6 contre 3). Face à un tel phénomène, et à armes égales, c'est déjà un exploit. En attendant mieux, et Rosberg est prêt.

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