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Coupe Davis: Tsonga, si loin, si proche

"Je n'ai pas l'impression de revenir de loin. Tout simplement, parce que je ne suis pas parti très loin non plus": Jo-Wilfried Tsonga décrit parfaitement sa place de N.1 du tennis français qui peine à convaincre, alors que s'annonce la finale de la Coupe Davis contre la Belgique.

Entre le Manceau (32 ans et 15e mondial) et le Saladier d'argent c'est l'histoire d'un rendez-vous manqué. A chaque fois que les Bleus se sont rapprochés du trophée - qui les fuit depuis maintenant seize ans - Tsonga a vécu d'amères désillusions.

En 2014, il n'avait pu donner sa pleine mesure en finale contre la Suisse à cause d'une blessure au bras droit qui s'était réveillée d'entrée contre Stan Wawrinka. Quatre ans plus tôt, un genou gauche récalcitrant l'avait privé de l'épilogue à Belgrade.

Paradoxalement, en cette année où les Bleus ont eu un boulevard vers une finale à leur portée, Tsonga avait choisi à l'origine de faire l'impasse, pour passer du temps avec son fils, né en mars, et sa compagne.

C'était avant que Yannick Noah ne pointe du doigt son manque d'investissement, après la victoire en avril contre une Grande-Bretagne diminuée lors des quarts de finale à Rouen.

La remontrance du capitaine envers celui qu'il estime comme son "N.1" a eu l'effet escompté. Tsonga s'est rendu "disponible" et a effectué mi-septembre son retour après plus d'un an d'absence lors de la demi-finale contre une équipe de Serbie bis.

- Le meilleur palmarès -

Au stade Pierre-Mauroy, le N.2 Lucas Pouille (23 ans, 18e mondial) s'est fait surprendre d'entrée par Dusan Lajovic (alors 80e). Tsonga a lui remporté ses deux simples, contre le modeste Laslo Djere (95e), puis Lajovic, un second succès synonyme d'accession à la finale.

"Après la naissance de mon petit, cela a été très difficile sur le circuit. J'ai beaucoup travaillé pour revenir, avait expliqué le Manceau. Et je me suis rendu compte que j'allais pouvoir assurer, que j'aurais aussi la capacité de m'adapter à mon rôle de papa."

Avec les pépins physiques ou méforme de ses trois camarades de la même génération, Gaël Monfils, Richard Gasquet et Gilles Simon, Tsonga est redevenu le leader naturel des Bleus.

Aucun de ses compatriotes en activité n'a son palmarès en simple - 16 titres dont deux Masters 1000 (Paris-Bercy 2008, Canada 2014) - ni ses antécédents en Grand Chelem, à savoir une finale (Open d'Australie 2008) et cinq autres demi-finales (Australie 2010, Wimbledon 2011 et 2012, Roland-Garros 2013 et 2015).

- Battre Goffin, un défi -

Dans une année mitigée pour le tennis tricolore masculin, il est le seul à avoir empilé quatre titres (Rotterdam, Marseille, Lyon, Anvers), ce qui ne masque pas des résultats décevants en Grand Chelem. Quart-de-finaliste à Melbourne, il n'a pas dépassé le troisième tour dans les autres "Majeurs" avec pour comble de l'humiliation, un couac d'entrée à Roland-Garros face à l'inconnu argentin Renzo Olivo.

"J'ai joué, j'ai eu de très bons moments dans cette saison, j'ai gagné des titres et au niveau personnel, j'ai vécu des choses exceptionnelles. J'ai aussi vécu de petites déceptions sur le terrain", expliquait à Bercy Tsonga, qui a ménagé son genou droit pendant un mois pour être à l'heure au rendez-vous de la Coupe Davis.

La tournée asiatique une fois zappée, il est revenu en forme en octobre, totalisant huit succès consécutifs entre son titre à Anvers et sa finale à Vienne où Pouille l'a battu.

Il lui reste à honorer son statut de N.1 français en Coupe Davis à l'heure de croiser le voisin belge et potentiellement son leader David Goffin (8e mondial) pour un match décisif.

Depuis ses débuts dans la compétition il y a près de dix ans, Tsonga a toujours chuté contre les membres du top 15, que ce soit Rafael Nadal (2e en 2011), l'Américain John Isner (11e en 2012), Wawrinka (4e en 2014) et Andy Murray (3e en 2015). C'est peut-être l'occasion de se rattraper.

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