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Nadal-Federer: deux stratégies différentes, deux objectifs atteints

Tous deux auteurs d'une saison exceptionnnelle, Rafael Nadal et Roger Federer ont fait des choix différents sur les derniers tournois de l'année, l'Espagnol privilégiant avec succès le classement final quand le Suisse a cherché à maintenir sa forme.

Mais après les deux abandons coup sur coup de Rafael Nadal au tournoi de Paris-Bercy, puis au Masters de Londres, difficile de ne pas voir une opportunité manquée pour le Suisse de retrouver la place de numéro un, plus de cinq ans après l'avoir perdue.

En août, quand Rafael Nadal reprend la tête du classement à Andy Murray, il ne dispose que de 220 points d'avance sur Roger Federer: la course pour la première place est loin d'être jouée.

L’Espagnol va d'abord accroître son avance, notamment grâce à sa victoire à l'US Open, où le Suisse s’arrête en quart de finale, battu par Juan Martin Del Potro. Début septembre, le Majorquin dispose d'une marge de 1960 points sur son grand rival.

Il portera même l'écart à 2370 points après sa victoire au tournoi ATP-500 de Pékin, sur lequel le Suisse décide de faire l'impasse.

Les deux hommes se retrouvent en octobre à Shanghai, premier tournoi du Bâlois depuis le grand chelem new-yorkais. En finale, Federer s'impose face à l'Espagnol en deux sets secs, 6-4, 6-3. Rien n'est encore joué, d'autant que "Rafa" va être confronté à la résurgence d'une blessure.

Il annonce d'ailleurs dans la foulée son forfait pour le tournoi de Bâle, où s'inscrit Federer, l'enfant du pays.

Le joueur, qui souffre d'un genou, précise sur sa page Facebook: "C'est un problème que j'avais déjà au tournoi de Shanghai, et sur conseil de mon médecin, je prends une période de repos".

Federer s'impose chez lui, et réduit la marge: 1460 points ne le séparent plus de l'Espagnol. La marche est haute, mais pas impossible à franchir: 1000 points doivent être attribués au vainqueur du tournoi de Paris-Bercy, et encore 1500 au gagnant du Masters (s'il remporte tous ses matchs de poule).

- Épilogue à Bercy -

Les deux rivaux vont, à ce moment là, prendre deux décisions opposées qui vont sceller l'issue de la saison.

Roger Federer, qui a rigoureusement sélectionné les compétitions auxquelles il participe cette année, décide de faire l'impasse sur le tournoi parisien, après avoir remporté deux trophées consécutivement en octobre.

"Mon corps a besoin de repos. J'ai beaucoup joué cette saison et je dois prendre soin de mon physique si je veux continuer au plus haut niveau dans les années à venir", explique-t-il alors.

L’Espagnol, lui, fait le choix de s'aligner à Paris, malgré sa convalescence. Il remporte son premier match face au jeune Sud-Coréen Chung-Hyeon: une victoire qui lui apporte 90 points au classement, et l'assure, en l'absence du Suisse, de finir l'année à la première place mondiale, pour la quatrième fois après 2008, 2010 et 2013.

Le Majorquin devient ainsi le plus vieux N.1 en fin d'année de l'histoire et le premier trentenaire.

"C'était impossible d'y penser après les moments difficiles que j'ai eus, mais maintenant c'est arrivé et je suis heureux", savoure-t-il ensuite.

Deux jours plus tard, trahi par son genou, il est contraint de déclarer forfait avant son quart de finale.

- 2018 dans le viseur -

Incertain, Nadal honore néanmoins le Masters de Londres de sa présence. En phase de poule il dispute un match héroïque, sauvant notamment quatre balles de match face à David Goffin. Il s'incline finalement en trois manches, non sans susciter les applaudissements de la foule.

"J'avais un engagement envers ce tournoi, envers la ville, envers moi-même", expliquera-t-il ensuite. Mais, étant donné la douleur que lui cause son genou, "cela n'aurait pas de sens" de continuer, reconnaît-il.

Son retrait offre un boulevard à Federer, qui a su s'économiser pour rester en forme à l'issue d'une longue saison, et demeure la dernière véritable tête d'affiche du Masters en l'absence de Novak Djokovic, Andy Murray, Stanislas Wawrinka et donc de Nadal, qui ont mis fin à leur saison sur blessure.

Un tableau qui, sur ce point, semble donner raison au Suisse, qui, s'il n'a disputé que 12 tournoi en 2017, peut aborder sereinement la saison prochaine, contrairement à ses principaux concurrents.

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