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Tennis: enthousiasme modéré pour les nouvelles règles, au Next Gen de Milan

Voulu par l'ATP pour mettre en valeur les meilleurs joueurs de moins de 21 ans du circuit, le tournoi Next Gen de Milan, dont la finale se joue samedi, a surtout servi de laboratoire pour essayer de nouvelles règles et de nouveaux formats, diversement accueillis par les participants.

Avec son court sans couloirs, comme dans les Masters d'antan, son DJ installé derrière le terrain, les casques et les tablettes mis à la disposition des joueurs pour discuter avec leur coach ou consulter leurs statistiques, le tournoi milanais a clairement renvoyé une image différente de l'ordinaire du circuit.

La cérémonie de tirage au sort, jugée sexiste et embarrassante, n'avait pourtant pas vraiment lancé cette semaine d'expérimentations sur de bonnes bases, mais la suite a apporté des axes de réflexion intéressants.

Le changement le plus spectaculaire aura été celui du format des matches, disputés au meilleur des cinq sets, mais avec des sets de quatre jeux gagnant.

Le résultat est apparu assez mitigé, avec beaucoup de matches très courts. Il a ainsi fallu attendre le troisième jour de compétition pour assister à une rencontre dépassant les deux heures.

"C'est tellement rapide, c'est très exigeant", a résumé le Russe Daniil Medvedev.

Chaque saute de concentration a en effet été immédiatement punie et dans ce format, un seul break est souvent définitif et les renversements de situation au cours d'une même manche ont été quasi-inexistants.

Autre conséquence de ces sets raccourcis, le nombre considérable de jeux décisifs: 23 en 14 matches avant les deux finales de samedi.

Au total, les joueurs ont semblé réservés sur ce sujet. "Disons que c'est trop court. Je pense qu'on devrait plutôt jouer jusqu'à 4-4, avant le tie-break. Il y aurait plus d'opportunités de breaker", a ainsi déclaré le Russe Karen Khachanov.

- Rublev pas emballé -

Son compatriote Andrey Rublev, qui jouera la finale samedi face au Sud-Coréen Hyeon Chung, n'a pas été plus enthousiaste.

"Avec ces règles, tout le monde peut battre tout le monde et je pense que ça n'est pas très juste. Je pense que celui qui gagne doit être celui qui travaille le plus. Je m'entraîne comme un fou et je dois jouer un set qui dure à peine un quart d'heure ? Non", a-t-il dit.

Les autres tests, plus anecdotiques, ont moins fait débat. La règle du "no-ad" a ainsi évité les jeux à rallonge mais en contrepartie, à 40-30 ou 30-40, le joueur en tête récupère un avantage considérable avec deux balles de jeu au lieu d'une.

La suppression du let au service a surtout perturbé les arbitres, qui l'ont parfois annoncé avant de devoir présenter leurs excuses et de faire rejouer le point.

L'absence de juges de ligne, remplacés par un système "Hawk-Eye" sur toutes les lignes du court a paru bien accepté par les participants, qui ont seulement semblé surpris par la voix métallique qui annonce la faute.

Et la possibilité de discuter avec son coach à la fin de chaque set comme la mise en place d'un compteur égrenant les 25 secondes réglementaires entre deux points ont été saluées par tous.

Chris Kermode, le patron de l'ATP, a de son côté tiré un bilan positif de la semaine milanaise.

"Bien sûr, je ne m'attends pas à ce que les règles les plus sensibles, comme le +no-ad+ à 40A ou les sets de quatre jeux, s'imposent immédiatement, ni même dans les cinq ans qui viennent. Mais d'ici 10 ans, peut-être", a-t-il dit.

"Et en tout état de cause, le compteur des 25 secondes entre chaque point sera mis en place très rapidement", a-t-il ajouté.

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