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Tennis: la Coupe Davis au secours de Bleus bien pâles?

Eliminé en 8e de finale de l'US Open, Lucas Pouille n'a pas réussi à redonner des couleurs à un camp français bien pâle. La Coupe Davis peut pourtant permettre aux Bleus de conclure 2017 de façon grandiose.

Dans les couloirs du Arthur Ashe Stadium après la défaite de Pouille face à l'inattendu Argentin Diego Schwartzman (7-6 (7/3), 7-5, 2-6, 6-2), Eric Winogradsky ne mâchait pas ses mots au moment de dresser le bilan de l'US Open 2017.

"Le bilan des Français n’est pas bon, pas la peine d’essayer de trouver une bonne raison de se satisfaire, on n’en a pas", analysait le responsable du haut-niveau masculin au sein de la Fédération française de tennis (FFT).

Un an après une édition 2016 historique avec trois représentants en quarts de finale -une première dans l'ère Open- Pouille n'a pas réussi à confirmer à New York, Gaël Monfils, contraint d'abandonner sur blessure, s'est également arrêté en 8e de finale, et le N.1 national Jo-Wilfried Tsonga n'a pas dépassé le 2e tour.

L'appréciation des Français fait par Winogradsky peut s'étendre à toute leur année en Grand Chelem avec, pour unique fait de gloire, un seul quart de finale en 2017, celui de Tsonga en Australie en janvier.

- Saison paradoxale pour Pouille -

Depuis, le classement des Bleus, dont les leaders sont désormais trentenaires, à l'exception de Pouille (23 ans), est en chute libre. Aussi bien à l'ATP qu'à la Race, qualificative pour le Masters de fin de saison.

"Il faut reconnaître que leur état de santé ne peut pas leur permettre d’envisager d’être performant au plus haut niveau", constate Winogradsky en pensant notamment à Richard Gasquet qui a collectionné les pépins physiques entre douleurs au dos et opération de l'appendicite.

Pour Tsonga, la naissance de son premier enfant fin avril a changé la donne: "Pour le moment il n'a pas réussi à trouver l’équilibre entre sa vie perso et sa vie professionnelle, il lui manque cette petite flamme", estime "Wino".

Il y a aussi l'éternelle énigme Monfils, auteur en 2016 de sa saison la plus aboutie (demi-finale de l'US Open, quarts de finale à l'Open d'Australie, titre à Washington, un tournoi ATP 500), et beaucoup moins convaincant en 2017.

"Il a fait beaucoup d’efforts l’année dernière pour essayer d’atteindre un niveau qui devrait être le sien depuis déjà un bon moment, mais il n’a pas réussi à maintenir ses efforts. Pour quelle raison, c’est toujours très difficile de savoir avec lui", note Winogradsky.

Troisième et dernier "Mousquetaire", comme ils avaient été rebaptisés durant leur belle épopée de l'US Open 2016, Pouille est l'auteur d'une saison... paradoxale.

Il a remporté deux titres (Stuttgart, Budapest), atteint le dernier carré à Dubaï et Monte-Carlo, mais n'a pas vraiment brillé en Grand Chelem.

- 'Se refaire la cerise' -

"C’est l’année de la confirmation et elle n’est jamais facile", tente Winogradsky.

L'entraîneur du Nordiste, Emmanuel Planque, avance une autre explication: "On a fait deux quarts l'an dernier (en Grand Chelem). On espérait bien plus cette année, on n’a pas réussi. C’est un échec, c’est mon échec aussi. (...) Les meilleurs arrivent souvent à être dans un état émotionnel propice à la performance. Nous on est encore dans une phase d’apprentissage", assure-t-il, après avoir été rejoint par Cédric Pioline pour la durée de l'US Open.

Mais comme Pouille l'a noté dès sa défaite dimanche, "en tennis, on a la chance d'avoir toutes les semaines un nouveau départ alors que dans d'autres sports, on peut se trouer aux JO et c'est quatre ans plus tard que cela se passe".

Ce nouveau départ ce sera donc la demi-finale de Coupe Davis contre la Serbie, privée de ses trois meilleurs joueurs, dont la superstar Novak Djokovic, du 15 au 17 septembre à Lille.

En cas de succès plus que probable, la France tentera fin novembre contre la Belgique ou l'Australie de décrocher son 10e Saladier d'Argent, 16 ans après le dernier.

"Les finales de Coupe Davis, ça a parfois permis à ceux qui étaient en difficulté de se refaire la cerise, parce que c’est une belle ligne sur un palmarès qui n’est pas encore suffisamment fourni", espère Winogradsky.

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