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Tout ce que vous devez savoir sur la Laver Cup, cette nouvelle compétition qui déchire le monde du tennis

Roger Federer et Rafael Nadal dans la même équipe, sans doute alignés ensemble en double, John McEnroe et Björn Borg opposés comme au temps de leur légendaire rivalité du début des années 1980, un écrin ultra-moderne de 18.000 places comme théâtre. La première édition de la Laver Cup débute ce vendredi 22 septembre à Prague pour trois jours. Un événement rêvé pour certains, scandaleux pour d'autres.

Inspirée de l'historique Ryder Cup en golf (créée en 1927), cette exhibition promue depuis plus d'un an réunit deux équipes de six joueurs, l'une européenne, l'autre baptisée "Monde". Elle doit son nom au seul vainqueur des quatre tournois du Grand Chelem lors d'une même saison depuis le début de l'ère moderne du tennis, l'Australien Rod Laver donc, en 1969.

Redoutable sélection européenne

Le Serbe Novak Djokovic ou le Britannique Andy Murray actuellement blessés, la sélection du "vieux continent" ne peut prétendre au label "dream team". Mais avec cinq membres du top 10 dont ses têtes de gondole suisse et espagnole, elle a fière allure sur le papier. Y figurent l'Allemand Alexander Zverev (4e mondial), le Croate Marin Cilic (5e), l'Autrichien Dominic Thiem (7e) et le Tchèque Tomas Berdych (19e).

Comme en Coupe Davis, un capitaine a été désigné dans chaque camp, et ce pour trois ans, hypothèse qui stipule que la compétition entend perdurer. Au Suédois Borg la "team Europe", à l'Américain McEnroe la "team world", composée de quatre de ses compatriotes, Sam Querrey (16e), John Isner (17e), Jack Sock (21e) et Frances Tiafoe (72e). Les jeunes Australien Nick Kyrgios (20e) et Canadien Denis Shapovalov (51e) complètent le tableau.

Trois simples et un double en deux sets chaque jour

Sous le toit de l'O2 Arena de la capitale tchèque, quatre matches sont au programme chaque jour, trois simples puis un double. Ils se disputent en deux sets gagnants. Le vendredi, une victoire rapporte un point, le samedi deux points et le dimanche trois points.

La première des deux équipes qui obtient 13 points sur les 24 possibles a gagné. Au pire pour l'une des deux, il y aura 12-0 samedi soir, donc la garantie que le spectacle se prolonge le dimanche. En cas d'égalité à 12-12 après les 12 rencontres, un double décisif en un seul set départagera les deux équipes. Avec une paire Nadal-Federer pour les Européens?

De copieux gains restés secrets

À l'instar de sa cousine IPTL, autre lucrative exhibition organisée en fin d'année en Asie depuis 2014 mais qui semble avoir du plomb dans l'aile, cette Laver Cup ne rapporte pas de points au classement ATP. Elle garantit en revanche à ses joueurs de copieux gains, dont le montant n'a pas été dévoilé.

Outre la vente des billets (de 40 euros environ pour une session de deux matches en 4e catégorie à près de 2.000 euros pour tous les matches au maximum), les organisateurs ont tiré leurs recettes de la vente des droits télévisés.

Par ailleurs, un journaliste souhaitant se rendre sur place pour assister aux conférences de presse collectives devait débourser quelques 5.000 euros. Un tarif révélé par Benoît Maylin, passé par la chaîne L'Équipe, aujourd'hui contributeur pour Yahoo!, dans l'une de ses vidéos publiées sur Facebook.

Virulentes critiques

Cet amoureux de la petite balle jaune émet les critiques les plus virulentes à propos de la Laver Cup. "Je n'en parlerai pas parce que ça m'énerve. Je ne comprends pas qu'on puisse faire ça, même si c'est Roger Federer qui nous monte le 'bouzin', juste après la Coupe Davis, pendant des tournois 250 qui se démènent pour essayer d'exister économiquement...".

Parmi ces tournois de 4e rang, il y a par exemple celui de Metz cette semaine, qui aurait pu attirer certaines têtes d'affiche comme Zverev, Thiem, Isner, Sock ou le jeune Shapovalov, alors qu'il peine à le faire. Le mieux classé à l'ATP en Moselle est le Belge David Goffin.

Justement, de nombreuses voix s'inquiètent de l'impact de la Laver Cup sur l'avenir de la compétition traditionnelle par équipe créée en 1900, déjà mal en point avec le forfait réguliers de certains cadors du circuit, parfois plus concentrés sur leur carrière personnelle. "Ce sont deux choses différentes", répond Federer. "La Laver Cup se joue sur trois jours alors que la Coupe Davis c'est quatre rendez-vous par an. Je n'aime pas trop la comparaison".

Yannick Noah partage cet avis mais pas la philosophie du nouveau projet. "La Coupe Davis c'est 130 pays et là ils sont combien à jouer ? Cinq ou six. Ils jouent entre eux quoi. Ce n'est pas pareil. C'est autre chose". À la veille du coup d'envoi de la Laver Cup, McEnroe, pour sa part, a souhaité que ce soit "un succès" qui obligera les organisateurs de la Coupe Davis à "faire des changements". Il y en aura à partir de 2019, avec une finale sur terrain neutre, probablement à Genève. Et là, Federer n'y est pour rien.

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