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Accusée d'avoir utilisé un moteur électrique, la cycliste belge Femke Van den Driessche se défend: "Ce n'est pas mon vélo!"

Lors d'un point presse dimanche à Heusden-Zolder, Brian Cookson, le président de l'Union cycliste Internationale (UCI), a confirmé la présence d'un moteur électrique sur le vélo de Femke Van den Driessche, lors des Mondiaux de cyclo-cross. Ce dopage mécanique risque de coûter cher à la jeune espoir belge et son équipe: une suspension de minimum six mois et sans maximum, ainsi qu'une lourde amende. La jeune femme répond aux accusations dans le RTL Info 19H.

L'Union cycliste internationale (UCI) a enquêté sur le vélo de la Belge Femke Van den Driessche, suspectée d'avoir eu recours au dopage technologique aux Championnats du monde de cyclo-cross. "L'UCI a constaté une fraude technologique et nous pouvons confirmer qu'il s'agit du vélo de Femke Van den Driessche", avait communiqué la RLVB samedi soir. Ce dimanche, la nouvelle est tombée lors d'un point presse organisé à Heusden-Zolder en compagnie de Brian Cookson, le président de l'Union cycliste Internationale (UCI). Ce dernier a confirmé la présence d'un moteur électrique sur le vélo de la jeune espoir.

"Ce n'était pas mon vélo!"

"Ce n'était pas mon vélo mais celui d'un ami, identique au mien, mais qui s'est retrouvé dans mes mains suite à une méprise d'un mécanicien", explique Femke Van den Driessche. "C'est exactement le même que mon vélo actuel", précise-t-elle. "Cet ami est allé reconnaître le parcours samedi avant de déposer son vélo au camion. Un mécanicien, pensant qu'il s'agissait de mon vélo, l'a nettoyé et me l'a préparé pour la course (...) Ce garçon s'entraîne parfois avec moi et mes frères mais j'ignorais totalement qu'il avait placé un moteur. Je ne suis pas une tricheuse", a poursuivi la jeune cycliste âgée de 19 ans.

Van den Driessche s'est dite "choquée". "Je me sens très mal. Je suis consciente d'avoir un gros problème", a-t-elle ajouté. "Je n'ai pas peur de l'enquête. Je n'ai rien fait de mal", a-t-elle encore dit, consciente que sa "carrière est peut-être terminée" même si elle espère "une deuxième chance". "J'ai travaillé tellement dur et je n'ai pas eu de résultats constants cette saison. Si j'avais eu un vélo comme ça, j'aurais toujours eu les mêmes résultats, parce que ça m'aurait forcément aidé, c'est logique vous ne croyez pas?", lance-t-elle.

Suspension de minimum 6 mois et de lourdes amendes

"Le règlement concernant les sanctions sur les fraudes technologiques sont très claires", a expliqué Cookson. "Il s'agit d'une suspension de minimum six mois, et sans limite maximale. Mais je ne peux pas encore m'étendre plus sur cette affaire. Le dossier est maintenant dans les mains de la Commission Disciplinaire et je ne vais donc pas donner plus de détails. Je ne peux pas non plus vous donner plus d'explications sur le moteur décelé. Si l'équipe belge et sa fédération peuvent être aussi sanctionnés? Je ne peux pas non plus vous donner de réponse".

Outre les sanctions sportives, de lourdes amendes sont prévues, tant pour l'athlète que pour son équipe Kleur Op Maat-NoDrugs, qui l'emploie. Selon le règlement UCI, qui a été adapté au 30 janvier 2015, une fraude de telle sorte peut être sanctionnée d'une amende entre 18.000 et 180.000 euros pour l'athlète. Pour son équipe, qui risque également une suspension de six mois, le montant peut varier entre 90.000 et 900.000 euros.

"Nous avons contrôlé samedi plusieurs vélos au sein de toutes les catégories", a encore expliqué Cookson. "Nous entendons parler de ce type de fraude depuis longtemps. Maintenant c'est la réalité. Devons-nous en conclure que le phénomène est très répandu, je n'en sais rien!".

Une première dans l'Histoire du cyclisme

Un cas de dopage mécanique à ces Championnats du monde de cyclo-cross est une première dans l'histoire du cyclisme.

Dans son rapport d'enquête publié en mars 2015, la commission indépendante pour la réforme du cyclisme (CIRC) avait conclu à l'existence de la tricherie technologique, sans apporter de preuves concrètes.

"L'UCI prend très au sérieux le problème de la tricherie technologique, telle que la possibilité de cacher des moteurs électriques dans les vélos", avait alors réagi Brian Cookson. "Nous savons que la technologie existe et qu'elle est au point", avait-il ajouté.

Le sélectionneur national furieux

Le sélectionneur national Rudy De Bie était furieux après avoir appris la fraude mécanique. "Je n'ai jamais pensé que de tels agissements étaient possibles en cyclisme. C'est un scandale que l'entourage de Femke ait trompé la fédération belge. De plus, lors de Mondiaux en Belgique".

"Je n'ai pas encore parlé à Femke. Je n'étais pas là quand elle a été devant les autorités", a poursuivi De Bie. "Si je suis fâché? Je suis surtout fâché sur la personne qui a pu lui donner cette idée. Femke est encore jeune et sûrement un peu naïve. Mais cela n'excuse rien, ça ne peut pas arriver. Que tout cela se passe ici me rend triste".

De Bie a souligné qu'il ne savait pas de quelle fraude mécanique précise il s'agissait. "Je ne sais pas trop ce qu'il se passe et j'ignore aussi qui est responsable. Femke est une chouette fille qui avait trouvé sa place dans le groupe mais je n'ai pas encore cherché à rentrer en contact avec elle et son entourage. J'espère surtout que nous allons nous concentrer sur le sportif, en espérant faire vivre une belle journée au sport belge dimanche".

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