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Tour d'Italie: arrêt-toilette pour Dumoulin, victoire pour Nibali

Le "Requin de Messine", alias Vincenzo Nibali, a mordu à pleines dents dans l'étape-reine du Giro, mardi à Bormio, où le porteur du maillot rose, le Néerlandais Tom Dumoulin, a perdu du temps à cause d'un arrêt-toilette.

Nibali, vainqueur sortant, a signé la première victoire italienne de cette 100e édition. Il s'est surtout replacé dans la course au maillot rose puisque Dumoulin, victime d'un problème intestinal au pied de la troisième ascension du jour, a cédé plus de deux minutes au Sicilien et aussi au Colombien Nairo Quintana.

"Je garde le maillot rose mais je suis très déçu, en colère", a lâché Dumoulin à l'arrivée de cette 16e étape. "Je n'ai pas perdu à la pédale. Je me suis senti mal, j'ai dû m'arrêter".

Cette pause improvisée et urgente à 32 kilomètres de l'arrivée, effectuée sous l'objectif des caméras TV, a duré plus d'une minute. Le porteur du maillot rose a effectué tout seul par la suite la quasi-totalité de l'ascension de l'Umbrail Pass, le versant suisse du Stelvio.

Sa défense courageuse, presque au rythme de ses rivaux, lui a valu de basculer au sommet à 1 min 10 sec du groupe de Nibali. Mais, au bas de la rapide descente en lacets menant à Bormio, son débours s'est élevé à 2 min 18 sec sur l'Italien, un spécialiste de l'exercice qui a distancé Quintana dans les relances après chaque virage.

"Je suis vraiment fatigué", a reconnu Nibali après avoir devancé au sprint l'Espagnol Mikel Landa dans cette "tappone", le terme italien pour désigner l'étape-reine. Près de six heures et demie de vélo pour les premiers, une distance de 222 kilomètres et surtout trois ascensions format XXL, le Mortirolo et le Stelvio par deux versants différents, soit une accumulation d'efforts en haute altitude puisque le Giro a franchi son point le plus haut, à 2758 mètres.

- Pinot: une ombre sur le podium -

La fatigue a limité les écarts entre les premiers même si Thibaut Pinot, à la peine dans les 6 derniers kilomètres de l'Umbrail Pass, a cédé, sur la même ligne que d'autres adversaires (Jungels, A. Yates, Mollema), plus d'une minute et demie à Nibali.

"J'ai compris à la mi-course que je n'avais pas les jambes. Je limite la casse", a commenté le Français qui n'a pas remis en cause le lendemain de la journée de repos, parfois problématique pour lui. "Depuis quelques jours, je ne suis pas à cent pour cent", a-t-il ajouté, comme une ombre portée sur son objectif de podium dans ce Giro, à cinq jours de l'arrivée.

Pinot pointe désormais à la quatrième place derrière les trois candidats principaux, dans une course totalement relancée. Si Quintana, dont l'équipe s'est beaucoup dépensée, n'a pu se montrer supérieur à ses rivaux en montagne, il a passé, de son propre aveu, "une journée très positive".

"C'était le jour pour reprendre du temps", a estimé le grimpeur colombien, revenu à 31 secondes du porteur du maillot rose. Avant de constater: "Que ce soit pour une raison ou une autre, le leader a perdu du temps." Une façon de couper court à la polémique, un ingrédient habituel du Giro, pour déterminer si ses adversaires auraient dû attendre Dumoulin, lequel s'était montré magnanime dimanche en temporisant après la chute de Quintana.

Interrogé à ce sujet, Nibali a eu une réponse de bon sens: "C'était le dernier col, la course était lancée, l'allure rapide. Et ce n'était pas dû à une chute... A mon avis, c'est plutôt un problème d'alimentation. Dans le cyclisme, ce genre de cas s'est souvent produit."

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