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Les véhicules diesel sont considérés comme plus nocifs pour la santé que leurs homologues essence notamment parce qu'ils rejettent des quantités non négligeables de particules fines dans l'atmosphère qui peuvent ensuite affecter nos voies respiratoires. Le phénomène est amplifié dans les villes où la concentration automobile est importante. Pour lutter contre ces émissions, les plus grandes villes européennes commencent à interdire leur accès aux plus anciens véhicules diesel. Les modèles plus récents, eux, ne sont pas concernés par ces interdictions car ils disposent de filtres à particules qui limitent les émissions et sont donc considérés comme plus propres. Mais une étude commandée par l'ONG Transport & Environnement et réalisée sur deux modèles diesel très vendus, le Nissan Qashqai et l'Opel Astra, vient remettre en cause cela.
Les filtres à particules des moteur diesel passent régulièrement par des phases automatiques de nettoyage (régénération), environ tous les 500 kilomètres, afin d'éviter leur encrassement. Ce processus, qui peut s'étendre sur une distance de 15 km, rejette dans l'atmosphère une grande quantité de particules, jusqu'à deux fois la quantité autorisée par l'Union européenne. "Pendant les essais réalisés, le nombre de particules émises est resté plus élevé après 30 minutes de conduite urbaine, une fois la régénération terminée", précise le communiqué de l'ONG.
Ces émissions liées au nettoyage ne sont pas prises en compte dans les mesures des émissions de particules fines faites et communiquées pour chaque modèle automobile, "ce qui veut dire que 60 à 99 % des émissions de particules réglementées sont ignorés", selon l'ONG Transport & Environnement.
On épargne les constructeurs mais ce sont nos poumons qui en payent le prix aujourd’hui
Se basant sur les 45 millions de voitures équipées de filtre à particules en Europe, l'ONG a calculé qu'environ 1,3 milliard de phases de nettoyage avaient lieu chaque année.
"Ces tests démontrent que les nouvelles voitures diesels ne sont toujours pas propres. En fait, elles recrachent au quotidien de très dangereux volumes de particules dans nos villes et sur nos autoroutes. On épargne les constructeurs mais ce sont nos poumons qui en payent le prix aujourd’hui. L’industrie automobile doit rendre ses voitures propres si elle veut pouvoir continuer à les vendre", déclare l'ONG dans son communiqué.
Et selon l'ONG, le pire suit derrière. C'est plus petit encore, mais plus redoutable. Il s'agit des particules dites ultrafines. De par leur petitesse, celles-ci parviennent à s'introduire plus profondément dans notre organisme, ce qui les rend plus nocives, "et pourtant, elles sont ignorées par les essais d’homologation officiels", déplore l'ONG. "La prochaine norme Euro en matière d’émissions polluantes doit combler ces lacunes et imposer des limites pour tous les polluants", juge encore Transport et Environnement.