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Le Royaume-Uni sort de la récession, bol d'air pour les conservateurs

Le Royaume-Uni est sorti au premier trimestre de la récession dans laquelle il était tombé fin 2023 et voit son économie repartir plus vite que prévu, un bol d'air pour le Premier ministre conservateur Rishi Sunak à quelques mois d'élections qui s'annoncent mal pour son parti.

Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a progressé de 0,6% lors des trois premiers mois de l'année, a annoncé vendredi l'Office national des statistiques (ONS).

Le rebond de l'économie est plus marqué que ce à quoi s'attendaient les économistes, qui tablaient sur une progression de 0,4%.

Si "les choses sont encore difficiles pour beaucoup de gens", l'économie britannique "a franchi un cap", a immédiatement salué sur le réseau social X Rishi Sunak, donné largement perdant face aux travaillistes dans les sondages pour des élections législatives attendues cette année.

"Les chiffres de la croissance d'aujourd’hui sont la preuve que l’économie retrouve sa pleine santé pour la première fois depuis la pandémie", a abondé le ministre des Finances Jeremy Hunt dans un communiqué, assurant que son pays a "les meilleures perspectives parmi les pays européens du G7 pour les six prochaines années".

"D'une absence de croissance à une croissance faible, est-ce vraiment l’ampleur des ambitions des conservateurs?", a réagi la principale responsable financière travailliste, Rachel Reeves, sur X.

"Les prix des denrées alimentaires restent élevés, les familles paient davantage pour leurs mensualités immobilières et la situation des travailleurs a empiré. Il est temps de changer", a-t-elle ajouté.

Le PIB britannique avait reculé de 0,3% au quatrième trimestre 2023, après avoir baissé de 0,1% au troisième.

Or deux trimestres de contraction économique d'affilée sont généralement considérés par les économistes comme la définition d'une récession dite "technique".

Pour le seul mois de mars, la hausse du PIB était de 0,4% par rapport au mois précédent, après une progression de 0,2% en février et 0,3% en janvier, selon l'ONS.

- Vigueur généralisée dans les services -

L'économie a connu au premier trimestre "une vigueur généralisée dans le secteur des services", en particulier dans "le commerce de détail, les transports publics et la santé", et ce malgré "un autre trimestre en berne dans le secteur de la construction", a détaillé sur X Liz McKeown, directrice des statistiques économiques de l'ONS.

"Nous nous attendons à la poursuite de la croissance pour le reste de cette année, soutenue par un contexte économique plus favorable", notamment la baisse de l'inflation et la hausse des salaires, a commenté Yael?Selfin, économiste chez KPMG.

Pour autant, l'amélioration de la croissance sera "probablement limitée par la faiblesse persistante" constatée en matière de productivité et les difficultés à "augmenter le taux d'emploi" dans le pays, a ajouté l'économiste.

La croissance du PIB est aussi plus marquée que les prévisions de la Banque d'Angleterre (BoE), qui prévoyait également une progression de 0,4% sur les trois premiers mois de l'année.

La BoE, qui a relevé son taux directeur à 14 reprises entre décembre 2021 et septembre dernier pour lutter contre l'inflation, a maintenu sans surprise jeudi son taux directeur à 5,25% jeudi.

Mais elle s'est dite "optimiste" sur un reflux de l'inflation qui devrait lui permettre de baisser ses taux dans les prochains mois, et ainsi alléger une mesure qui pèse sur les finances des ménages et des entreprises, et donc sur l'économie.

L'inflation britannique a légèrement reculé au Royaume-Uni en mars, à 3,2% sur un an contre 3,4% le mois précédent. Elle a nettement ralenti depuis son pic à plus de 11% fin 2022, mais elle reste supérieure à l'objectif de 2% fixé par la Banque d'Angleterre.

L'institution monétaire a relevé jeudi ses prévisions de croissance à 0,5% pour l'ensemble de l'année 2024 et 1% en 2025 au Royaume-Uni.

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