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La rapporteuse de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a exprimé mardi sa "vive préoccupation concernant le bien-être" de Julian Assange à l'issue d'une visite de deux jours dans la prison de Belmarsh, au Royaume-Uni.
Le fondateur australien de WikiLeaks, arrêté il y a cinq ans au Royaume-Uni, est détenu depuis dans cette prison londonienne et lutte contre son extradition vers les Etats-Unis.
Poursuivi par la justice américaine pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan, il encourt jusqu'à 175 ans de prison.
"Le traitement sévère réservé à Julian Assange risque de dissuader d'autres personnes désireuses de communiquer des informations véridiques sur les conflits armés", s'est alarmée Sunna Aevarsdottir, parlementaire islandaise et à ce titre membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
"Qu'il soit extradé ou non, les poursuites engagées contre lui et sa longue détention risquent déjà de dissuader d'autres lanceurs d'alerte et journalistes de dénoncer les diverses transgressions commises par des gouvernements ou des acteurs privés puissants", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Lundi, un tribunal londonien doit trancher sur les garanties au sujet du traitement qui serait réservé à Julian Assange s'il était extradé aux Etats-Unis.
Si ces garanties ne sont pas jugées satisfaisantes, M. Assange pourra faire appel de son extradition, qui a obtenu le feu vert du gouvernement britannique en juin 2022.
Si un dernier recours n'est pas accordé, les soutiens de Julian Assange ont déjà prévenu qu'ils saisiraient la Cour européenne des droits de l'homme dans l'espoir de faire suspendre l'extradition.
En avril, le président américain Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis examinaient la demande de l'Australie d'abandonner les poursuites pour espionnage contre M. Assange.