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C'est jeudi que a eu lieu le jugement en correctionnelle dans le procès des 3 puéricultrices poursuivies après la mort de Ciena en mai 2016. Nous apprenons cet après-midi une suspension du prononcé de trois ans pour les prévenues.
Cela signifie que les faits imputés sont établis, mais que le prononcé de la condamnation est suspendu par le juge durant une période appelée "délai d'épreuve", ici, de trois ans.
La prévention de non-assistance à personne en danger a été requalifiée en défaut d'entretien. Le ministère public avait requis une peine de deux ans de prison contre le trio.
Les faits remontent au 9 mai 2016, dans la crèche Dourlet à Charleroi. L'enfant s'est endormi vers 13h00 et a été découvert sans vie dans son lit le 9 mai 2016 à 15h45. L'enfant se trouvait sur le ventre, en dépit des recommandations de l'Office de la naissance et de l'enfance (ONE), pour qui il est impératif que l'enfant soit couché sur le dos pendant ses périodes de sommeil dans le cadre de la prévention de la mort subite du nourrisson.
Les trois puéricultrices en fonction au sein de l'établissement d'accueil au moment des faits contestaient la prévention de non-assistance à personne en danger. Deux d'entre elles avaient reconnu avoir entendu l'enfant ronfler vers 15h15, sans pour autant réagir. Le ministère public avait requis une peine de deux ans de prison, sans s'opposer à un sursis.
Après un premier procès, le tribunal correctionnel a ordonné en juin dernier la réouverture des débats pour tenter d'éclaircir certaines zones d'ombre.
En novembre dernier, ce même tribunal a entendu des médecins et des experts médicaux. Le ministère public, lui, a requis en janvier dernier une peine de deux ans de prison, sans s'opposer à un sursis, contre les trois prévenues. En réponse à cela, les avocats de ces dernières ont sollicité un acquittement en insistant sur la présence d'incertitudes autour du décès.
La prévention initiale a finalement été requalifiée en défaut d'entretien. Le tribunal correctionnel de Charleroi a notamment considéré qu'il était impossible de déterminer un quelconque lien entre le décès et les négligences commises par les prévenues. La justice a également retenu que les trois prévenues avaient eu connaissance de la position ventrale du bébé dans le lit et l'absence de réaction de ces dernières.