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Quelque 8.800 tonnes de glyphosate ont été vendues en France en 2017, un chiffre en baisse de 7% depuis 2014, a indiqué jeudi le ministre de la Transition écologique François de Rugy.
"Dans le monde 800.000 tonnes de glyphosate sont utilisées, et 8.800 T vendues en France," a dit le ministre à l'Assemblée nationale devant la mission d'information sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate.
"Les quantités vendues avaient augmenté fortement entre 2009 et 2014, avant de baisser de 7% entre 2014 et 2017. En 2014 c'était 9.500 T", a-t-il ajouté, relevant que sur 27.000 T d'herbicides, "c'est un tiers".
Le président Emmanuel Macron s'est engagé à assurer la sortie d'ici 2021 de ce désherbant, dont l'usage par les collectivités dans les espaces publics est interdit depuis janvier 2017.
"En matière d'incitation, nous prévoyons dans le projet de loi de finances 2019, de rénover la redevance pour pollution diffuse des phytosanitaires, qui sera augmentée au 1er janvier sur les substances les plus dangereuses", a indiqué François de Rugy, au côté du ministre de l'Agriculture Didier Guillaume.
Pour le glyphosate, elle sera relevée de 50%, "soit un euro de plus par kilo", a-t-il précisé. "Cette taxe permettra de financer, à hauteur de 50 millions d'euros par an, le développement de l'agriculture biologique en plus des 71 M euros consacrés au programme Ecophyto pour la réduction d'usage des produits phytosanitaires".
Concernant les autorisations de mise sur le marché (AMM) des produits contenant du glyphosate, "nous venons de demander à l'Anses", l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de réviser ses procédures "pour exclure les usages pour lesquels des alternatives sont avérées", a indiqué François de Rugy.
Selon lui, 198 produits contenant cette substance ont une AMM en France, dont 58 demandent actuellement un renouvellement, en cours d'instruction.
Pour aider les agriculteurs, d'ici la fin 2018 "un centre de ressources glyphosate sera disponible, qui mettra en avant ce qui marche", a aussi dit Didier Guillaume, assurant que "la transition vers l'agroécologie est irréversible".
Un délégué interministériel chargé du dossier glyphosate doit être nommé prochainement.
"Sortir en trois ans est particulièrement ambitieux", a estimé François de Rugy. "En agriculture c'est le 1er herbicide, c'est une transformation profonde des modes de production agricole, ce n'est pas une simple substitution par un autre herbicide".