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Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, a estimé mercredi que l'abattoir du Loiret où plus de cinquante salariés ont contracté le Covid-19, va rouvrir "dimanche ou lundi".
"Un préfet a décidé de fermer un abattoir, celui du Loiret, pendant sept jours, il rouvrira dans des conditions sanitaires, à partir de dimanche ou de lundi", a déclaré le ministre à la radio Franceinfo.
"Ces abattoirs, ce sont les entreprises qui ont travaillé pendant toute la durée du confinement et donc, comme toutes les autres entreprises, elles sont plus sujettes à avoir des cas d'infection de cette maladie", a estimé M. Guillaume.
Malgré la mise en place de mesures barrières, "dans un abattoir, il est parfois difficile d'être à un mètre l'un de l'autre pour deux salariés, pour la bonne et simple raison qu'il y a des actes dans l'abattoir qui méritent d'être deux lorsqu'on a un animal un peu lourd", a-t-il dit.
Il n'a néanmoins pas rejoint l'analyse de la Confédération paysanne, selon laquelle les abattoirs industriels sont "incompatibles avec le respect des mesures sanitaires" destinées à empêcher la propagation de Covid-19.
"Je ne crois absolument pas que les abattoirs actuels soient incompatibles", a déclaré le ministre qui s'est engagé à prendre des mesures "pour aller plus loin en termes de prévention, en termes de sécurité sanitaire, en termes d'organisation du travail peut-être".
"S'il faut réduire la cadence, il faudra la réduire, (...) mais lorsqu'on est dans un abattoir de gros animaux, de gros bovins, ce n'est pas simple", a-t-il ajouté.
Interrogé sur la possibilité de tester tous les employés de tous les abattoirs, M. Guillaume n'a pas écarté cette éventualité. "Nous sommes en discussion avec Olivier Véran, le ministre de la Santé, une décision sera prise dans les heures qui viennent", a-t-il indiqué.
"Ça peut être une possibilité. Bien sûr, le gouvernement n'exclut rien lorsqu'il s'agit de la santé des Françaises et des Français", a-t-il ajouté.
"Si nous voulons que la souveraineté alimentaire arrive en France, si nous voulons qu'en France, nous mangions de la viande française, alors il faudra qu'il y ait encore des abattoirs, il faudra qu'il y ait encore des élevages", a ajouté le ministre, soulignant que la consommation de steaks hachés avait augmenté de 75% pendant le confinement.
Cinquante-quatre salariés de l'abattoir Tradival de Fleury-les-Aubrais (Loiret), qui emploie quelque 400 salariés, ont contracté le Covid-19.
Dans les Côtes-d'Armor, 69 employés travaillant dans un abattoir ont aussi été testés positifs au Covid-19.