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Afghanistan: les talibans repoussés aux abords de Farah

L'armée afghane et les forces américaines ont repoussé les talibans aux abords de la capitale provinciale de Farah (ouest), dont ils tentaient depuis la veille de s'emparer, ont indiqué mercredi des responsables.

"Les talibans ont été forcés de quitter la ville autour de minuit après l'arrivée de renforts de Herat et de Kandahar. Nous avons commencé à quadriller la ville", a déclaré un porte-parole du corps 207 de l'armée afghane, Aref Rezaee. Des forces de l'Otan sont présentes à l'aéroport de Farah en appui à l'armée afghane, a-t-il ajouté.

"Les talibans ont été repoussés hors de la ville et ont positionné leurs forces aux alentours", a également déclaré à l'AFP un membre du conseil provincial, Dadullah Qani, mercredi depuis Farah.

"Les combats ont été contenus pendant la nuit. Ils vont probablement s'intensifier aujourd'hui", a pour sa part indiqué un porte-parole de la mission de l'Otan en Afghanistan, le lieutenant-colonel Martin O'Donnell. Plusieurs frappes de drones ont été effectuées pendant la nuit, selon lui.

"L'ennemi voulait piller la banque, attaquer la prison, les quartiers généraux de la police et des renseignements et le bureau du gouverneur, mais ils ont échoué", a affirmé un porte-parole du ministère de l'Intérieur, Najib Danish.

Différents bilans circulaient, d'autant plus difficiles à vérifier que les télécommunications et internet fonctionnaient mal.

"De 5 à 10 civils ont été tués ou blessés", selon M. Danish, tandis que 15 membres des forces de sécurité ont perdu la vie. "Plus de 300" talibans ont été tués, a-t-il ajouté.

Le gouverneur de Farah, Basir Salangi, a pour sa part fait état de 25 membres des forces de sécurité et quatre civils tués, ainsi que de 300 talibans "tués et blessés".

Selon lui, "il n'y a plus de talibans dans la ville à présent. Quelque 2.000 talibans l'avaient attaquée depuis trois directions mais ils se sont heurtés à la résistance de nos braves soldats".

- "Retour à la normale" -

Les combats s'éloignant, la vie reprenait progressivement dans Farah mercredi, même si certains habitants se disaient inquiets que des mines aient pu être posées en certains endroits.

"Les gens sont effrayés mais heureux qu'il n'y ait plus de combats dans la ville. Je vois que des gens ont commencé à sortir vaquer à leurs affaires, mais les bâtiments officiels restent fermés", a témoigné Bilal, un employé local d'ONG.

Jamila Amini, membre du conseil provincial, a noté elle aussi que "la situation retourne à la normale".

"Mais nous entendons que certains talibans se cachent dans des maisons et l'on craint qu'ils sortent et attaquent à nouveau une fois que les renforts seront partis", a-t-elle expliqué.

Farah, frontalière de l'Iran, est une province reculée de l'Afghanistan, où la culture du pavot est répandue et qui a été le théâtre d'intenses combats ces dernières années. Les insurgés ont essayé à trois reprises de s'emparer de la capitale provinciale en 2017, selon le réseau d'analystes Afghanistan Analysts Network.

Les insurgés islamistes tentent régulièrement de s'emparer de grandes villes du pays, comme Kunduz (nord), brièvement tombée entre leurs mains en 2015.

Cette nouvelle attaque intervient alors que les talibans ont récemment lancé leur offensive de printemps, multipliant les assauts contre les forces de sécurité afghanes, en un rejet tacite d'une récente offre de pourparlers de paix de la part du président Ashraf Ghani.

Les forces afghanes, affaiblies par les pertes lors des combats et les désertions, peinent à repousser les talibans depuis le retrait de la majeure partie de la coalition internationale sous bannière de l'Otan fin 2014.

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