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Apple sort cette semaine un nouveau smartphone d'entrée de gamme, malgré la crise sanitaire et économique qui cloue les consommateurs chez eux, et en pleine incertitude sur son calendrier pour ses futurs modèles avec la 5G.
Le nouvel iPhone SE, successeur de l'appareil du même nom sorti en 2016, va voir le jour sans fanfare ni file d'attente devant les magasins.
Le géant des appareils électroniques haut de gamme s'est contenté d'un communiqué publié mercredi, révélant ses caractéristiques techniques et son prix : 399 dollars ou plus, soit moitié moins cher que ses fleurons.
En apparence, il est plus petit que la moyenne et ressemble à l'iPhone 8 (lancé en 2017), mais il comporte certaines caractéristiques techniques de la trilogie numéro 11, présentée fin 2019, en termes de définition graphique notamment.
Il ne comporte pas la reconnaissance faciale, mais un capteur digital pour l'identification et des capacités informatiques de pointe pour l'objectif photo unique (contre 3 sur les derniers modèles).
"Le premier iPhone SE a été un succès avec de nombreux clients qui aimaient sa combinaison unique d'une petite taille avec une performance de pointe et un prix abordable. Le nouveau SE de seconde génération s'appuie sur cette bonne idée et l'améliore dans tous les domaines", a affirmé Phil Schiller, responsable marketing du groupe californien.
- Hasards du calendrier -
La conception et la production des téléphones qui seront commercialisés cette année a commencé bien longtemps avant la pandémie.
Mais le lancement de l'iPhone SE a été décalé de mars à avril, selon certains experts, à cause des retards de production en Asie, où est apparu le nouveau coronavirus en tout début d'année.
"Aujourd'hui nous présentons notre iPhone le plus abordable (...) Voici une nouvelle option fantastique pour vous aider à rester connectés, informés et divertis", a tweeté Tim Cook, le patron du groupe.
"Apple avait une décision difficile à prendre mais finalement ils ont donné leur feu vert dans l'espoir d'un succès sans doute modéré, mais immédiat", commente Daniel Ives, de Wedbush.
"Etant donné la demande sous-jacente et nos données sur le SE précédent, nous pensons que l'écoulement d'environ 20 à 25 millions du nouvel iPhone dans les 6 à 9 mois est une cible réaliste", ajoute-t-il.
"Le hasard fait bien les choses", abonde Bob O'Donnell, analyste chez Technalysis Research.
"C'est exactement le téléphone que désirent beaucoup de gens. Ils ne s'imaginent pas dépenser 1.200 dollars pour un smartphone dans le climat économique actuel, mais ils dépendent toujours autant de leurs portables et beaucoup veulent un modèle plus récent".
- Et la 5G ? -
La marque à la pomme pourrait ainsi générer des revenus en attendant sa nouvelle star, l'iPhone 12, qui devrait être son premier combiné avec la 5G, bien après ses concurrents.
Celui-ci aurait dû voir le jour à l'automne, mais "cela nous semble extrêmement improbable", explique Daniel Ives, "à cause des difficultés qui persistent dans la chaîne d'approvisionnement en Asie".
Même si les usines retrouvent peu à peu les niveaux de cadence attendue par leurs clients, la demande reste une grande inconnue alors que la pandémie de Covid-19 a précipité le monde en récession.
"Les consommateurs sont inquiets pour leur santé, les courses alimentaires, les emplois, la pénurie de gel hydroalcoolique... (Ces sujets) passent avant l'achat d'un nouvel iPhone qui vaudra au moins 1.000 dollars", remarque l'expert.
Le sud-coréen Samsung, le leader du marché, a mis en vente la semaine dernière plusieurs nouveaux smartphones. L'un d'entre eux comprend la possibilité d'utiliser les ondes ultra rapides 5G et coûte moins de 500 dollars.
Google pourrait emboîter le pas aux deux principaux fabricants. Le géant américain lance en général ses nouveaux appareils lors de sa conférence annuelle des développeurs, qui était prévue pour le mois de mai, avant que les mesures de confinement n'entraînent son annulation.
Il pourrait sortir le Pixel 4A, pour succéder au précédent modèle à prix réduit.