Partager:
C'est une histoire déchirante que le magazine People rapporte dans l'édition de cette semaine consacrée à l'amour à l'occasion de la fête de la Saint Valentin qui aura lieu ce lundi 14 février. Une Américaine de 68 ans, interdite par sa mère d'aimer l'homme qu'elle souhaitait parce qu'il est noir a décidé de le retrouver 42 années après avoir été forcée de le quitter.
Tout commence en 1971. Jeanne Gustavson rencontre Stephen Watts pour la première fois, alors qu'elle est en première année à l'université Loyola de Chicago et qu'il est étudiant en dernière année.
Jeanne succombe au charme de cet étudiant qu'elle décrit comme "très charismatique". Il est président du club allemand et, comme elle, étudie l'allemand. Stephen lui semble être l'homme idéal, "extrêmement beau, habillé impeccablement, toujours un gentleman, tout ce que vous voudriez d'un petit ami", se souvient-elle.
Mais parce qu'elle est blanche et qu'il est noir, la mère de Jeanne, s'oppose vivement à cette relation.
"Elle est juste devenue obsédée", se souvient Jeanne Gustavson. "Elle ne voulait pas du tout que cette relation se produise."
Et de décrire que sa mère s'est même rendue au bureau du doyen pour demander aux responsables de l'université de séparer le couple. Les deux amoureux éperdus poursuivent malgré tout une relation secrète... pendant 7 ans.
Une fois son diplôme d'infirmière en poche, Jeanne décroche un emploi qui nécessitait de longs trajets et des heures de travail pas évidentes. Cela l'éloigne petit à petit de Stephen, qui ne possède pas de voiture.
"J'étais complètement submergée par tout", se souvient Jeanne Gustavson. "Braver l'interdiction familiale est quelque chose qui a toujours pesé sur moi. Ma relation avec ma mère n'a plus jamais été la même. Elle a toujours été ma mère et je l'ai toujours aimée, mais cette interdiction d'aimer Stephen a affecté notre relation pour le reste de ma vie."
Jeanne et Stephen, eux, rêvent de se marier, mais à l'époque, à cause de la mère de Jeanne une fin heureuse semble impossible.
La jeune infirmière se sent désemparée: "J'aurais perdu toute ma famille", dit-elle. "Je savais que si je l'épousais, je ne reverrais probablement plus jamais ma famille."
Un soir, debout au poste de l'infirmière, Jeanne téléphone à Stephen et rompt : "Je t'aime, mais je ne peux pas faire ça".
Stephen, anéanti par la décision de Jeanne, ne dit pas un mot. Il raccroche et les deux amoureux ne se parleront plus pendant 4 décennies...
De nombreuses recherches qui durent des mois
Jusqu'au jour où... En 2020, soit 42 années plus tard, Jeanne décide de renouer le contact. Elle se met en quête de retrouver Stephen. Sa mère est décédée, Jeanne est maintenant divorcée, l'Américaine de 68 ans pense que rien ne l'arrêtera pour retrouver celui qu'elle a tant aimé.
L'homme n'est pas sur les réseaux sociaux. Les habitants de son ancien logement n'ont aucune idée d'où il se trouve. "Toutes mes recherches se soldaient pas une impasse... Il n'y avait plus aucune trace de lui..."
Déterminée à s'excuser pour la fin abrupte de leur relation, Jeanne poursuit ses recherches pendant environ sept mois. Puis, en avril 2021, Jeanne trouve l'adresse postale d'une de ses nièces et lui écrit une lettre.
"Elle m'a dit qu'il était dans une maison de revalidation, et c'est quelque chose que je n'aurais jamais imaginé", explique Jeanne Gustavson.
En mai 2021, Jeanne appelle la maison de retraite et demande à parler à Stephen Watts. Le personnel lui explique que les patients n'ont pas de téléphone sur leur table de chevet, alors elle lui a écrit une lettre à la place, mais n'obtient aucune réponse. Elle rappelle l'établissement et demande à lui parler, mais une infirmière lui dit qu'il ne peut pas parler au téléphone.
"En tant qu'infirmière, j'ai immédiatement commencé à penser à différentes choses qui pourraient ne pas fonctionner avec lui, où pourquoi il ne pouvait pas m'écrire", dit-elle. "J'ai pris la décision de prendre un avion et d'aller à Chicago pour voir Steve. Je devais en avoir le coeur net. J'avais besoin de savoir aussi : Est-ce qu'il allait bien? Était-il marié? Est-ce qu'il me pardonnerait ?"
Leurs douces retrouvailles
Fin juin, Jeanne surprend Stephen dans son établissement. Il la reconnait immédiatement, prononce son nom et se met à pleurer.
"C'était merveilleux et c'était triste en même temps, parce qu'il ne ressemblait pas du tout à ce que je connaissais il y a 50 ans", détaille Jeanne Gustavson.
Jeanne apprend que Stephen a subi deux accidents vasculaires cérébraux, il a été brièvement marié mais n'a pas eu d'enfants. Il a dû subir une amputation de sa jambe gauche en raison d'infections contractées pendant son séjour à l'hôpital.
"Cela m'a juste brisé le cœur", dit-elle.
"Et maintenant, nous essayons de rattraper ces 42 années perdues", conclut la jeune retraité au magazine People qui vit désormais avec l'amour de sa vie... Et de déclarer: "C'était mon premier amour. C'est mon véritable amour".
A la chaîne d'information CBS, Jeanne dira simplement: "A refaire, je l'épouse sans hésiter. J'aurais dû l'épouser à l'époque.."