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Ascoval: le repreneur Altifort s'engage à compléter son projet

Le groupe franco-belge Altifort qui a présenté une offre de reprise pour le site d'Ascoval à Saint-Saulve (Nord), s'est engagé à compléter son plan sur les volets industriel, commercial et financier, a indiqué vendredi le ministère de l’Économie au terme de réunions avec les principaux acteurs du dossier.

Vendredi matin, des salariés de l'aciérie en redressement judiciaire avaient bloqué à Aulnoye-Aymeries, près de Maubeuge, toutes les entrées de production du site de Vallourec, actionnaire de l'aciérie, pour faire pression sur le gouvernement.

"C'est un blocage complet du site, personne ne rentre. L'idée, c'est de mettre la pression sur Vallourec alors qu'il y a une réunion aujourd'hui (vendredi ndlr) à Bercy" sur l'avenir de l'aciérie, avait déclaré à l'AFP Nicolas Lethellier, délégué CGT de Saint-Saulve.

Le centre de recherche, où travaillent environ 150 personnes, n'était pas bloqué.

L'aciérie de Saint-Saulve, qui compte 281 employés, est menacée de disparition depuis la liquidation judiciaire en février de son principal actionnaire, Asco Industries. La justice lui a accordé mercredi un sursis de deux semaines.

Le groupe franco-belge Altifort, basé dans la Somme, a fait une "offre ferme" de reprise, s'engageant à maintenir l'ensemble des emplois et en créer 133 nouveaux, mais il demande au sidérurgiste français Vallourec, principal client et premier actionnaire, de maintenir pendant un an et demi son niveau actuel de commandes.

Or, Vallourec, spécialiste des tubes en acier sans soudures et dont l’État est actionnaire à 17%, a refusé en début de semaine cette demande, qu'il juge "contraire à la préservation (de ses) intérêts", suscitant la colère des syndicats et des élus locaux, dont le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, fortement mobilisé sur ce dossier.

La secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie Agnès Pannier-Runacher, qui s'est rendue dans le Nord mardi, a réuni l'ensemble des acteurs du dossier vendredi.

Au terme de cette journée de réunions à Bercy, "Altifort va compléter son plan d'affaires sur les volets industriel, commercial et financier", a indiqué dans la soirée le ministère de l’Économie dans un communiqué.

- "Savoir si l'offre est sérieuse" -

"C'est notre travail de savoir si cette offre est sérieuse", avait déclaré à la presse la secrétaire d’État avant la réunion.

"Il y a un projet de reprise (...) mais c'est un projet que l'on doit examiner pour être sûrs que la solution est pérenne", avait-elle ajouté. "On ne peut pas revenir devant les salariés dans un an en leur disant finalement que ça n'a pas marché".

Le gouvernement, avant de prendre toute décision sur un éventuel soutien public, a demandé un avis indépendant sur la situation économique d'Ascoval.

Le cabinet Roland Berger, saisi de cette analyse, "remettra dans les prochains jours son rapport", selon Bercy.

Cette initiative a été jugée bien trop tardive par les syndicats "à quelques jours de la mort d'un site", selon les mots de Bruno Kopczynski, porte-parole de l'intersyndicale d'Ascoval, pour qui "le gouvernement réagit dans la panique".

Devant le site de Vallourec, vendredi matin, Cédric Henry, délégué FO de la tuberie d'Aulnoye-Aymeries (220 salariés), se disait "solidaire" de ses camarades d'Ascoval. "A mon avis, on sera les prochains. Mon sentiment, c'est que Vallourec ne veut plus d'usine en France", déplorait-il.

"On est le haut de la pyramide, si le haut s'écroule, tour le reste aussi. Ici, ils n'auront plus de produits à faire", prédisait Geoffroy Doury, d'Ascoval, 38 ans et non syndiqué.

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